Législatives 2024 : les citoyens de cette petite ville organisent un débat au bar-tabac, entre les candidats au poste de député

Le vendredi 28 juin, à 16h00, un moment un peu particulier doit avoir lieu à la terrasse du bar-tabac Robespierre au sein du centre commercial éponyme à Romilly-sur-Seine (Aube). Cinq candidates et candidats (sur sept) aux législatives, pour la troisième circonscription du département, vont débattre. Une démarche entreprise par le collectif Solidarité Pont Romilly.

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Le café aura un goût particulier, au bar-tabac Robespierre de Romilly-sur-Seine (Aube), commune d'un peu moins de 15 000 âmes. Le vendredi 28 juin 2024, à partir de 16h00, et pendant au moins deux heures, on y retrouvera cinq candidates et candidats aux élections législatives pour la troisième circonscription du département. 

C'est le collectif Solidarité Pont Romilly qui est à la manoeuvre, à titre bénévole. Son fondateur, Mokhtar BenSaïd, explique à France 3 Champagne-Ardenne qu'"avec la dissolution décidée par le président, beaucoup de personnes se sont trouvées dans le doute. Il n'y aura pas forcément ce qu'on leur propose habituellement dans les médias classiques : des candidats qu'on voit rarement ou jamais sur le terrain."

"Comme c'est important, le collectif a décidé de voir si les candidats étaient intéressés par le fait de rencontrer en direct les citoyens. De pouvoir échanger, de présenter leurs programmes. Car en règle générale, les candidats ont un public qui est plutôt acquis à leur cause."

C'est une démarche "plurielle" : cinq des sept candidates et candidats aux législatives pour la troisième circonscription de l'Aube seront là (voir aussi publication Facebook ci-après) :

  1. Olivier Girardin (PS, pour Front populaire)
  2. Didier Leprince (LR, canal historique)
  3. Luc Scherrer (Renaissance, ex-LREM, pour Ensemble)
  4. Pascal Andrieux (LO)
  5. Nelly Collot-Touzé (Écologie au centre)

Deux absences sont constatées (Olivier Richard, DVD), et l'une d'elle est particulièrement remarquée. Celle d'Angélique Ranc, la députée sortante du Rassemblement national (RN, ex-Front national). "Malheureusement, malgré différentes relances, elle n'a jamais daigné répondre à notre invitation. Mais je sais qu'elle les a vues." Du reste, lors des législatives de 2022, "elle n'est jamais venue" sur place non plus. Le siège départemental du parti n'a pas non plus répondu à Mokhtar BenSaïd. "Pour les citoyens, c'est dommage. On aurait bien voulu l'entendre."

"La spécificité, l'originalité de cette rencontre, c'est que cette terrasse de café sera en plein quartier populaire, celui du Nouveau Romilly, au centre commercial Robespierre. Il y a une forte densité de population." (voir localisation sur la carte ci-dessous)

Il espère un évènement "à taille humaine". Pour bien s'entendre, tout le monde devrait être équipé de micros. "Cela permettra d'avoir des interactions. D'habitude, ce quartier ne vote pas beaucoup. Mais là, les tendances ont changé. Les gens sont motivés pour aller voter. Beaucoup de personnes se sont réveillées avec le tapage qui a suivi les européennes et la dissolution : elles se disent que là, ça craint. Mais c'est l'occasion de faire une initiation à la vie citoyenne, démocratique. C'est bien de pouvoir apporter les candidats aux gens, juste au pied des immeubles."

De quoi aussi avoir des réponses concrètes à des questions que se pose la population. Que ce soit au sujet "du sport, du handicap, de l'entreprise, l'éducatif et le culturel" : des thèmes "pas forcément abordés". Par exemple, l'offre culturelle locale pousserait certaines et certains à devoir aller chercher dans les localités voisines, les commerces de centre-ville se sentent lésés par ceux en périphérie, et les services de santé seraient débordés. Ces enjeux sont donc aussi locaux que fondamentaux, "je pense que ces enjeux vont ressortir lors du débat : certains candidats vont en parler. C'est pour ça que c'est très important d'avoir cette rencontre-là, pour ne pas avoir des discours convenus"

Tout le monde peut venir

"Traditionnellement, les électeurs du Rassemblement national dans le secteur - il y en a - sont présents. Ils sont déjà intéressés par les problématiques soulevées par ce parti. Mais je trouve intéressante la démarche de pouvoir leur offrir la possibilité d'entendre un autre son de cloche, peut-être évacuer certaines inconnues qui n'ont peut-être pas été perçues dans le choix du RN."

L'organisateur précise bien que tout le monde est le bienvenu et qu'il n'en fait pas "une cause anti-Rassemblement national. Je peux dire la même chose aussi pour les électeurs par rapport à LFI, à la droite et au centre... De toute façon, la plupart de ces candidats, je ne les ai jamais vus sur le secteur. Donc ça permet de localiser un débat qui n'est pas que national : c'est d'abord un vote local. Et ce serait bien que les candidats" en tiennent compte. 

À noter que les absents n'auront pas tort : le débat devrait être retransmis en direct sur la page Facebook du collectif. 

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