Acquittement du septuagénaire qui a tué sa femme en fin de vie : le parquet général fait appel

Moins de 24 heures après le verdict des assises de l’Aube qui acquittait Bernard Pallot, 78 ans, responsable de la mort de sa femme en fin de vie, le parquet général a fait appel de cette décision, fondée sur l’irresponsabilité pénale de l’accusé.

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Ce jeudi 31 octobre 2024, le parquet général a fait appel de la décision de la cour d’assises de l’Aube d’acquitter Bernard Pallot, 78 ans, qui a tué sa femme Suzanne Pallot, le 21 octobre 2021. Un étranglement, à la demande de son épouse, s’est toujours défendu le septuagénaire, qui a raconté pendant les audiences des 28, 29 et 30 octobre aux assises de Troyes, combien sa femme souffrait, atteinte de la maladie de Carrington, qui avait déclenché chez elle une ostéoporose, et combien “elle ne voulait plus de cette vie-là”.  

Une contrainte morale 

Si l'avocat général, Mickael Le Nouy, avait requis huit ans d’emprisonnement sans mandat de dépôt, la cour d’assises de l’Aube a rendu un verdict d’acquittement, fondé sur l’irresponsabilité pénale de l’accusé. Dans sa feuille de motivation, en effet, la juridiction expose que “la détresse morale qui était alors la sienne, la pression intense à laquelle il était soumis, dans un contexte de solitude extrême, de défiance face à la précarité et l'indigence de la santé publique actuelle, sont autant d'éléments retenus comme caractérisant une cause d'irresponsabilité pénale, soit une contrainte à laquelle il n'a pu résister”. 

Lors des débats, un expert psychologue avait en effet caractérisé "un contexte de fonctionnement conjugal particulier” au sein du couple Pallot, selon les termes, toujours, de la feuille de motivation. L’expert psychologue décrivant également “les conséquences morales d'un isolement social, d'un repli sur soi, pour un homme habitué de longue date à se soumettre aux moindres demandes de sa femme sans pouvoir s'y opposer”.  

“Il a voulu la mort de sa femme” 

Une contrainte morale nuancée, si ce n’est réfuté lors des débats, par l’avocat général, Mickael Le Nouy. Dans son réquisitoire, le magistrat avait insisté sur le fait que Bernard Pallot était “capable de penser et d’intellectualiser les choses”, qu’il avait “voulu la mort de sa femme”, que c’était une personne “réfléchie, même s’il était soumis à une pression que nul ne peut imaginer sauf lui”. Et le substitut de la procureure de Troyes d’abonder : “Personne n’a pris la main de Monsieur Pallot pour commettre les gestes [...] La mort, de cette façon, n’était pas inévitable. Il a agi de façon déterminée, froide et violente”. 

Nul doute, donc, que les notions de contrainte morale et d’irresponsabilité pénale seront au cœur des débats devant la cour d’appel. Aucune date n’est pour le moment communiquée. C’est la procureure générale de la Cour d’appel de Reims, Dominique Laurens, qui mènera les réquisitions lors de ce nouveau procès. Bernard Pallot se dit, quant à lui, “sous le choc” depuis l’annonce de cette nouvelle procédure. 

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