Coronavirus : un jeune papa de Troyes écrit une chanson sur le confinement "tu cries, tu craques, mais tu ris"

Vincent a deux garçons de deux et quatre ans et demi. Deux tornades qu'il faut occuper en période de confinement. Pour relativiser et donner le sourire, ce papa de Troyes s'est inspiré de son quotidien pour écrire une chanson drôle et légère. 

"J'avais envie de parler du quotidien de Monsieur Tout le Monde", commence Vincent Gandner. L'homme de 32 ans vit à Troyes, dans l'Aube, avec sa compagne et leurs deux enfants. Evan, quatre ans et demi et Maël, deux ans. "On a deux piles électriques qui nous sollicitent en permanence, on n'a vraiment pas le temps pour le ménage de printemps", ironise le jeune papa. "Le métier de parents, c'est un travail à temps plein", chante-t-il. Et il le découvre un peu plus chaque jour, depuis le confinement.

Depuis les annonces d'Emmanuel Macron et la fermeture des établissements scolaires, Vincent garde ses fils, à la maison. Il a été "réquisitionné" et a "lâché", le temps du confinement, son travail à l'usine en deux-huit. 

Le trentenaire joue aussi de la musique. Il a commencé en 2008, s'est arrêté en 2012 puis a repris il y a un an. Il écrit, compose des titres empreints de hip-hop, mais pour cette chanson de "papa confiné" il a choisi une base reggae. "J'ai trouvé la musique instrumentale sur internet, elle est libre d'utilisation mais pas de commercialisation. Je ne cherche pas à faire de l'argent avec, mais si ça permet de faire connaître ma musique, c'est bien". 

Il ne faut pas se laisser abattre. Il faut prendre tout cela au second degré
-Vincent Gandner, musicien et papa confiné


Vincent a composé cette chanson en deux soirées, une fois les enfants couchés. Il a réalisé le clip en une après-midi et a passé quelques heures sur l'ordinateur pour le montage final. "D'ordinaire, j'écris des textes plus travaillés, mais là, j'avais besoin de bonne humeur, de légèreté. Il ne faut pas se laisser abattre. Cette chanson parle à tout le monde. On se sent tous concernés. Il faut prendre tout cela au second degré."
 

Le clip commence ainsi. Vincent accompagné de ses deux enfants, dans leur salon, peluches sur le sol, chapeau rigolo sur la tête et mains pleines de peinture. Premières notes et premières paroles :"dédicace à tous ceux qui ont transformé leur maison en crèche, pour les parents déjà au bout du rouleau, c'est loin d'être fini, gardez la pêche !" averti le jeune père. 

Même si Vincent le reconnaît, "parfois, c'est la crise"  comme cette fois où son fils pleurait car il voulait sortir de la voiture et retrouver sa maman partie récupérer les courses au drive. Mais dans l'ensemble, la famille vit plutôt bien le confinement. "On habite dans une maison, on a un jardin, nous ne sommes pas les plus à plaindre. Après, c'est sûr, on n'a pas une minute pour soi. Une fois, les garçons couchés, on est rincé", avoue ce papa confiné.
 

"Tu cries, tu craques, mais tu ris" 

Et au milieu de l'interview, vient la question sensible. Attention sujet délicat. Qui garde le plus les enfants ? "Je m'en occupe déjà pas mal, d'habitude, j'aide pour donner le bain, je change les couches, on fait des activités. C'est vrai que dans la tête des papas, on a souvent l'impression d'en faire beaucoup plus. Les mamans ne sont pas toujours d'accord", glisse avec un sourire Vincent. "Disons qu'en temps normal, c'est 60/40, leur mère s'en occupe à 60 % et moi à 40 %. Et aujourd'hui, on peut dire que c'est 50/50." Quand confinement rime avec parité.

"Quand on veut regarder les informations à la télévision, le plus grand boude, il demande les dessins animés. Après, on relativise beaucoup. Oui, c'est long, oui c'est galère, oui, on est au bout du rouleau mais on est chez nous, on a de la bouffe, pas de bombes qui explosent, on est au chaud, on a le ventre rempli". 

Et comme le musicien troyen le dit haut et fort, le chante avec amour et humour "tu cries, tu craques, mais tu ris, t'es pris dans leurs yeux qui brillent. Tu cries, tu craques, mais tu ris, tu pries pour pas que la baraque vacille"
 

"On ne va pas se plaindre, tout le monde va bien, le frigo est plein"

Le message de Vincent se résume en une phrase que l'on retrouve dans son titre "On ne va pas se plaindre, tout le monde va bien, le frigo est plein". Des mots simples pour se souvenir de l'essentiel. "Je n'ai pas vraiment de conseils à donner. On n'est pas en guerre, l'Armée ne vient pas nous chercher. Il faut être patient et ne pas oublier que ce sont nos gamins", conclut le papa confiné, mais philosophe. 

 


"Corona, corona, tout le monde en parle"

Avant d'écrire cette chanson sur les "papas, parents confinés", Vincent a composé un titre sur le coronavirus pour dénoncer les non-dits du gouvernement et les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. "On entend tout et n'importe quoi sur le sujet. J'ai lu beaucoup de posts complotistes, c'est ce qui m'a donné envie de prendre le stylo". Dans "Corona", le ton est très différent. Le texte plus percutant. 

 

Vincent s'est enregistré, chez lui. Il a publié cette vidéo le 24 mars 2020 sur son compte Facebook. "On est tous confinés, mais dehors, il y a plein de cons finis. Je crois que ceux qui ont filmé n'ont toujours pas compris que la mort ne fait pas le tri". "La bêtise humaine au complet, certains parlent même d'un complot." "J'espère que si vous voyez ce genre d'info, vous riez."
 
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