Deux Français inculpés du meurtre présumé d'une jeune Française au pair dont le corps calciné a été découvert dans le jardin d'une maison à Londres ont comparu mardi devant le tribunal de l'Old Bailey à Londres.
Interrogés via vidéoconférence depuis les établissements pénitentiaires où ils sont détenus, les deux suspects ont seulement confirmé leur identité. Sabrina Kouider, 34 ans, est apparue en larmes, tentant de réprimer ses sanglots, depuis la prison pour femmes de Bronzefield (sud-ouest de Londres). "J'ai rien fait", a-t-elle crié en français, interrompant le procureur, avant d'ajouter "je n'ai jamais tué".
Interrogé depuis la prison de Wandsworth (sud-ouest de Londres), Ouissem Medouni, 40 ans, n'a, lui, montré aucune émotion. Ils ont tous deux été maintenus en détention à l'issue de cette première audience.
Leur procès devrait s'ouvrir le 12 décembre.
Ouissem Medouni et Sabrina Kouider avaient été inculpés vendredi pour le meurtre d'une jeune fille présentée par les médias britanniques comme une fille au pair de 21 ans, Sophie Lionnet, originaire de Troyes. Mais ni la police ni le tribunal n'ont confirmé son identité. La police avait été alertée mercredi par des voisins, intrigués par une épaisse fumée en provenance de la propriété où le corps a été retrouvé.Selon sa page posthume Facebook, Sophie Lionnet était née le 07 janvier 1996 à Troyes. Cette jeune femme brune aux longs cheveux châtains ondulés aimait le cinéma et la musique. Le meurtre présumé a provoqué une vive émotion parmi les jeunes au pair travaillant au Royaume-Uni, et plus largement au sein d'une partie de la communauté française. Sur Facebook, une page a été ouverte en hommage à Sophie Lionnet, recueillant les témoignages émus d'anciens proches de la victime.
Cette affaire met en lumière les difficultés parfois rencontrées par ces femmes, souvent très jeunes et sans expérience, qui travaillent et habitent dans des familles à l'étranger, a souligné Victoria, à l'origine de la page Facebook, qui préfère taire son nom de famille. "Malheureusement, à court terme, il n'est pas possible d'améliorer considérablement les conditions de vie des au pair, c'est à elles de redoubler de vigilance et d'avoir la force de quitter leur famille d'accueil si cela se passe mal. En revanche, à plus long terme, j'ose espérer qu'une reconnaissance juridique plus précise encadrera le travail des au pair", a déclaré Victoria, 21 ans, au pair à Warlingham, près de Londres.
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