INSOLITE - Coronavirus : pour les soignants, il grimpe l’Everest depuis son salon

Pour ses 60 ans, Pascal Delamarre s’est lancé pour défi de simuler une montée de l’Everest dans son salon, avec le dénivelé reproduit sur son tapis de course. Objectif, réunir des fonds pour les équipes du centre hospitalier de Troyes. Son aventure a débuté vendredi 8 mai pour neuf jours
 

Hannibal avait franchi les Alpes avec ses éléphants, Pascal Delamarre gravira lui l’Everest en t-shirt et basket. Et cela des hauteurs de son salon troyen, sans l’ombre d’une attestation. C’est par le truchement de son tapis de course qu’il compte imiter l’inclinaison du mont tibétain, pour se lancer dans une ascension longue de neuf jours. Au bout de son périple domestique, l’espoir d'atteindre 8.848€ de dons en ligne sur une cagnotte pour les soignants du centre hospitalier de Troyes. 8.848, soit l'équivalent en euros du nombre de mètres auquel culmine l'Everest. Cette somme servira ensuite à financer « une salle de repos/relaxation pour le personnel, mais aussi pour acheter du matériel demandé par les hospitaliers, pour aider dans leur fonctionnement, et dans les différents services », précise-t-il dans un communiqué. Pour l'occasion, une page Facebook a été créée.

L’idée de ce défi, elle lui vient de Grande-Bretagne. Où plus précisément d’un centenaire devenu célèbre en avril en Angleterre, le "Captain Tom". L’ancien combattant avait réussi à réunir 33 millions d’euros pour les soignants, en organisant un marathon « maison », depuis son jardin en déambulateur. « J’ai cherché un moyen d’aider moi aussi contre le covid, à mon niveau, et cette idée m’a bien plu », explique Pascal Delamarre. C’est donc pour ses 60 ans – encore un jeunot, pour le Captain Tom – qu’il s’est engagé dans ce défi, en contactant le service communication du centre hospitalier de Troyes. 
 

« C’est ma manière symbolique de faire quelque chose »

Animateur d’ateliers d’écriture dans différentes structures sociales, féru de slam, Pascal n’est pourtant pas un adepte de sport. "Le côté sportif, ce n'est vraiment pas l’essentiel, précise très vite Pascal. Je l’ai surtout vu comme un moyen d’aider les soignants." Le tapis, il ne s’y est vraiment mis qu’en janvier dernier, pour perdre du poids. C’est donc avec quatre petits mois d’expériences qu’il se lance, sans plus d’inquiétudes. "J’adapterais bien sur mon rythme au dénivelé, je devrais courir un peu plus d’une heure par jour pour atteindre mon objectif." 

Plus le dénivelé sera fort, plus la distance à parcourir se rétrécira. En oscillant entre 10° et 15°, la distance à parcourir s'établit autour des 80 km pendant neuf jours, pour réussir à rallier de son salon le point culminant à 8.848 mètres de hauteur. 

 


Son périple, il compte bien le partager et le rendre visible. Tous les matins à 10h, c’est donc en direct sur Facebook qu’il se filmera en train de parcourir ses premières mètres, tout en tenant informé les personnes qui le suivront. "C’est ma manière symbolique de faire quelque chose. Alors oui, je veux me dépasser, mais le but, c'est surtout de mettre en avant le travail des soignants, qui en font beaucoup plus."
 

Coureur débutant, bénévole aguerri 

Pour sa première course, tout s'est passé comme prévu, assure Pascal. La vidéo de son démarrage a déjà été vu 800 fois, et il a n'a pas eu de problème dans l'effort : "C'est un début encourageant. Au niveau physique, j'ai pas eu de problème, j'ai couru en ne pensant à rien. Finalement, j'ai arrêté ma course à 999 mètres de dénivelé."

Le Troyen n'en est pas à son premier acte bénévole. Loin de l’Aube, au Niger, il s’est engagé dans l’association "Assofrani" qu’il a fondée avec sa femme, présidente de la structure. Depuis 18 ans, il aide ainsi à la construction de puits pour les habitants. Sans vanité et sans détour, Pascal l’affirme : "Le bénévolat, c’est ma façon de vivre. Je voulais aider comme je le pouvais, mais je voulais surtout faire quelque chose."

 


Initialement prévu le mercredi 6 mai, le départ a dû être retardé de deux jours le temps de mettre en place la cagnotte en ligne. Pascal se lance l’esprit serein : "Je ne sais pas combien de fonds on va pouvoir récolter, mais on aura au moins récolté quelque chose." Pour la dernière samedi, Pascal pourrait même quitter son salon pour courir dans une enseigne sportive. Pour l'instant, il garde la surprise.
 
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