PORTRAIT. Troyes : rencontre avec Mickael Renaut, "le premier occidental ordonné officiellement Moine de Shaolin"

Après cinq années passées en Chine, le Troyen de tout juste 38 ans est revenu en France. Pas n'importe où : sur sa terre natale, à Sainte-Savine, où il a ouvert, en janvier 2021, un centre de soins traditionnels chinois.

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De grands yeux bleus et rieurs. C'est avec un air presque enfantin que Mickael Renaut, de son nom monastique Shaolin Yanyou, ouvre les portes de son petit havre de paix à Sainte-Savine, en périphérie de Troyes, et relate ses années passées en Chine. En tout, de 2010 à 2015, il a vécu au rythme des moines de Shaolin, située dans les terres, à l'Est du pays. Depuis, il est de retour en France et a ouvert en janvier 2021, un centre de soins traditionnels chinois. "Pas seulement le 1er Français ! Mais le 1er Occidental des 1.500 ans d'histoire de Shaolin à avoir vécu au sein du monastère pendant cinq années consécutives, à y avoir sa chambre personnelle, à travailler, étudier le GongFu traditionnel de combat et de santé, le Bouddhisme philosophique et cérémonial, la Médecine traditionnelle chinoise et à y avoir été ordonné officiellement en 2013, Moine de Shaolin", détaille fièrement le Troyen. 


Il faut dire que Mickael Renaut est un passionné depuis sa tendre enfance. Il ne laisse rien au hasard. A la fin des années 1980, il se met au judo et au jujitsu, jusqu'à la ceinture bleue. Pendant sept ans, il apprend ces sports qui le font tant rêver dans les films de Bruce Lee et Jackie Chan. A 13 ans, il troque les arts martiaux pour le BMX, "jusqu'à un certain niveau, jusqu'à champion du monde", expose-t-il dans un sourire. C'était à Cologne (Allemagne), en 2000. Il a alors 17 ans.


 

Les cours du soir pendant six ans

Mais une rupture des ligaments croisés aura raison de cette vocation. Il retourne alors à ses premiers amours : les arts martiaux. "A l'époque, il n'y avait pas Internet, se souvient-il. J'ai acheté plein de revues mensuelles et j'ai vu qu'un moine Shaolin était présent à Paris et qu'il enseignait." Ni une, ni deux, Mickael Renaut se rend à la capitale, rencontre le moine en avril 2004 et décolle une première fois pour la Chine quatre mois plus tard. "J'ai découvert le lieu, la manière d'y vivre, d'y manger, d'y respirer et c'est là que j'ai vraiment eu envie d'y aller." D'abord pour de courts séjours, jusqu'en 2010 où il partira pendant cinq ans. De 2004 à 2010, il fait les allers-retours en train, entre Troyes et Paris, pour suivre les cours du soir après son travail. "A un feu rouge, je changeais mon pantalon, à un autre mes chaussures, se remémore Mickael dans le trimestriel Tai Chi Chuan (voir la publication ci-dessous), à paraître en juillet prochain. J'ai réussi à tenir ce rythme pendant six ans ; j'étais épuisé mais passionné, j'ai persévéré et ça a payé !"


Une vie de moine, retiré dans les montagnes chinoises

A partir de 2010, c'est retiré dans les Temples, au cœur des montagnes, que Yanyou apprend l'art de la méditation. "Moins on est dirigé vers l'extérieur, les voitures, les téléphones, plus on se recentre vers l'intérieur; et moins on a de choses qui viennent nous perturber l'esprit, explique-t-il. Plus l'esprit est calme et apaisé, plus on ressent ce relâchement et ce bien-être. Le corps est relaxé et s'inscrit dans le rythme naturel des choses. Quand on a faim, on mange, quand on a sommeil, on dort." Cérémonies, repas frugaux, apprentissage du GongFu... pendant cinq ans, l'apprenti Shaolin se lève à 5 heures du matin et suit un planning millimétré. Finalement, au bout d'un mois de cérémonies qui durent depuis l'aube jusqu'au début de la nuit, il est intronisé moine. "Un honneur, une reconnaissance", dit-il, encore un peu ému.

Les Chinois l'ont-ils accepté ? Mikael Renaut a recueilli trois types de réactions. "Certains trouvent ça fabuleux, se disent flattés que quelqu'un vienne d'aussi loin pour connaître leur culture. D'autres se demandent: "Mais qu'est-ce qu'il fait cet étranger ? qui vient nous prendre notre culture". Enfin, il y a un autre type de personnes, qui n'ont jamais vu d'étrangers... et là, comment dire... on a l'impression d'être au zoo, sauf que ce n'est pas nous qui le visitons !" Au départ, le Troyen pensait ne rester que trois ans.

C'est toute cette culture et son expérience, que viendront chercher les visiteurs, une fois que les mesures sanitaires seront levées. "Certaines personnes viennent pour la relaxation, d'autres pour de la massothérapie traditionnelle chinoise. D'autres encore demandent également des arts martiaux, et j'espère qu'on pourra très vite remplir cette mission-là", dit l'éternel optimiste, dans un ultime sourire.

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