L'un est conducteur, l'autre agent d'accueil à la gare de Troyes. Ils se livrent sans tabou, confient leurs inquiétudes et leur vision de la SNCF aujourd'hui.
Paroles de cheminots. A l'occasion de la grève SNCF initiée mardi 3 avril, nous sommes allés à la rencontre des travailleurs. Alexandra, travaille depuis 18 ans à la SNCF. Jean-Marc, conducteur depuis 29 ans. Excédés, dégoûtés, et surtout inquiets, ils se livrent devant la gare de Troyes, confient leur vision de l'entreprise.
"Je peux comprendre que les gens en aient marre, mais nous aussi, nous en avons marre", s'indigne Jean-Marc.
"Il n'y a rien de pire que de voir un train annulé"
De son côté, Alexandra souligne :
Il n'y a rien de pire pour un cheminot que de voir un train annulé à cause du matériel défectueux ou à cause du manque d'agent
Face aux critiques qui assimilent les cheminots à des "nantis", Jean-Marc le précise, ses conditions de travail sont loin d'être idéales : "Je n'ai pas d'horaires dans mon service. Mon planning peut changer du jour au lendemain."
Et de conclure :
Si je n'avais pas d'obligations personnelles et privées, je ne demanderais qu'une chose : partir. Je suis écoeuré de voir mon entreprise partir en déliquescence.
► Retrouvez les témoignages recueillis par Tiphaine Le Roux et Isabelle Griffon