Un cinéma d'art et d'essai du réseau indépendant UTOPIA, devrait voir le jour à Pont-Sainte-Marie courant 2021, une idée qui germe depuis quelques années.
"Nous espérons démarrer les travaux dans un an", dit Anne Faucon, porteuse du projet de cinéma Utopia à Pont-Sainte-Marie. L'idée germe depuis deux ans, celle de contruire un cinéma Utopia dans l'Aube. Il existe six cinémas d'art et d'essai du réseau Utopia en France, le premier a été inauguré en Avignon, en 1976.
Pont-Sainte-Marie pourrait être le 7ème maillon du 7ème art" plaisante la porteuse du projet.
Au programme de ses séances : des films en versions originales, une vingtaine de séances quotidiennes et des tarifs les "plus démocratiques possibles", soit aux alentours de 5€. Le batiment, quant à lui, devrait reprendre les standards de l'architecture auboise, en alliant les pans de bois, mais aussi le vitrail sur certaines parties vitrées de la structure
"A l'origine, nous souhaitions nous implanter à Troyes mais le projet n'a pas été bien accueilli par la mairie, et cela nous a été refusé, à Pont-Sainte-Marie, la création d'un éco-quartier, nous a semblé une bonne opportunité pour y rallier notre cinéma à énergie positive, car ce n'est pas simplement un cinéma d'art et d'essai que nous souhaitons implanter, c'est un cinéma à faible impact environnemental".
Un cinéma à énergie positive
"Un cinéma c’est très energivore, et avec la crise que l’on vient de vivre, il faut revoir tout notre système". C'est dans un souci de cinéma qualitatif, mais aussi environnemental que le projet est porté, le cinéma sera très peu énergivore, malgré les quatres salles et un total de 298 places pour l'ensemble de la structure, il ne consommera pas plus d'énergie au m3 qu'une grande maison individuelle, avec un très faible bilan carbone.
"Quoi de mieux qu'un éco-cinéma, dans un éco-quartier ?"
-Anne Faucon, porteuse du projet
La porteuse du projet est très optimiste quand à la réalisation rapide de ce qui semble être son bébé, qu'elle porte avec beaucoup de convictions. Le projet sera implanté sur un espace de deux hectares au coeur du premier éco-quartier de l'Aube, avec une ville, Pont-Sainte-Marie, très axé sur l'environnement et le zéro déchet, très en avance sur la gestion raisonnée des espaces verts, et du gaspillage.
Des architectes ont planché sur les plans depuis un an, rien n'a été laissé au hasard. Le choix des matériaux du batiment, avec des études de comportement de sa consommation dans les différentes conditions météorologiques, le choix du matériel de projection avec du matériel de haute qualité, mais largement moins énergivore qu'une salle de cinéma 3D. Les 498m2 de toiture seront entieremment couverts de panneaux photovoltaïques. Une espace "Zéro déchet" sera également mis en place en partenariat avec la commune, avec une mise en place très stricte, de la gestion de l'eau.
Pas dans les clous pour le CNC
Malgré la qualité du projet, difficile de réunir les fonds, et malgré de nombreux appels aux financements, les cinémas Utopia n'ont jamais pu obtenir d'aides du CNC.
Cela fait un an que nous les sollicitons
-Anne Faucon.
D'après la porteuse de projet, "le CNC ne croit pas en ce modèle, il fonctionne pourtant très bien"... D'autant que le Centre national cinématographique finance très généreusement les multiplex qui s'implantent ou s'agrandissent un peu partout autour de nos villes, pour proposer, tous, les mêmes offres cinématographiques, grand public, et qui, sur le papier sont censé faire des entrées, et donc des bénéfices. "Il nous faut les aides du CNC, déplore Anne Faucon, elles déclencheront des aides européennes, des aides du département et bien d’autres encore, qui nous permettront d'aller au bout du projet"
"La demande pour les films d'art et d'essai est bien présente, y compris dans l'Aube", affirme Anne Faucon. En France, 55% des entrées dans les cinémas dit "généralistes" se font sur le cinéma industriel américain, et dans le département de l'Aube, ce sont 200 films indépendants, ou dits, "d'art et d'essai" qui n'ont pu être visionnés par le public, faute de diffuseur, "c'est ahurissant" martelle Anne Faucon, d'autant que le département de l'Aube est parmis les cinq départements les moins bien dotés en terme de cinéma : seulement 1 siège pour 81 habitants quand la moyenne française est de un siège pour 57 habitants.
Début des travaux en 2021
"On attend le permis du construire du maire" affirme la porteuse du projet, "cela ne devrait pas poser de soucis, et si nous n'obtenons pas les aides de l'état (du CNC), nous chercherons des partenaires privés comme nous avons toujours fait avec les autres Utopia qui fonctionnent très bien en France". Car si le projet est bien ficellé et parfaitement monté, le coût global s'élève à près de 3 millions d'euros, et il manque pour l'heure "presque 1 million d'euros" confirme Anne Faucon. "Nous allons les trouver, et le projet pourra être lancer nous l'espérons vivement dès 2021", lâche, très confiante Mme Faucon.
Le réseau indépendant de cinéma d'art et d'essai Utopia a été fondé par Anne-Marie Faucon et Michel Malacarnet. Actuellement il est implanté dans six villes francaises, Avignon (qui a été le premier a être inauguré en 1976), Bordeaux, Montpellier, Saint-Ouen L'Aumone, Toulouse et Tournefeuille. Ils se définissent comme un "projet d'animation culturelle cinématographique de proximité", leur but est de contribuer à la diversité cutlurelle et le lien social. En tentant d'échapper à la seule règle du profit, les cinémas Utopia se veulent vecteur d'une programmation diversifiée, et surtout de pouvoir donner la parole à des réalisateurs ou des producteurs peu connus pour leur permettre d'exercer leur art, et surtout de le faire connaitre auprès du public.