Un an après avoir tué sa mère à coups de pelle, elle demande à être jugée et hospitalisée

Une femme de 49 ans vivant dans l'Aube attend toujours son jugement et demande à être hospitalisée un an après avoir tué sa mère à coups de pelle, mais rien ne se passe. Une situation particulièrement difficile à vivre pour son fils. Ce dernier craint qu'elle récidive.

Mise à jour - Ajout des illustrations (10h00), ajout de la position de la procureure de la République (19h00).

Un an après le drame, rien n'a bougé. À Viâpres-le-Petit (Aube), le 31 mai 2023 avait été marqué par le meurtre d'une dame âgée de 91 ans. Sa fille, Myriam, âgée de 48 ans et alcoolisée au moment des faits, l'avait frappée à coups de pelle de jardin, provocant plusieurs fractures, un traumatisme crânien puis la mort trois jours plus tard. Aussitôt interpellée, la fille de la victime a été placée sous contrôle judiciaire suite à sa garde à vue. Elle vit toujours seule dans la maison voisine de celle de sa mère.

Un an plus tard, la date du procès n'est toujours pas connue. Une situation très difficile à vivre pour le petit-fils de la victime, Alexandre, qui craint une récidive de la part de sa mère.

Aujourd'hui, elle serait capable de recréer un accident comme il y a un an

Alexandre, fils de Myriam

"Maintenant je vis à 2 000 kilomètres. Myriam (sa mère) m'appelle régulièrement. C'est une personne qui a toujours eu un problème psychologique. C'est une enfant, elle a besoin de quelqu'un qui l'accompagne, de soutien, de choses concrètes. Quand on appelle les médecins, rien ne bouge. Tous les jours, elle m'appelle quand elle a bu, elle n'est pas bien, elle veut mettre fin à ses jours. J'appelle mon avocat toutes les semaines, et il me répond qu'il n'y a pas de nouvelles", se désole-t-il. 

Il poursuit : "Moi je voudrais qu'elle soit hospitalisée. Un jour, je l'ai amenée à Troyes pour qu'elle se fasse hospitaliser dans un centre psychiatrique. Le lendemain, on m'a appelé pour me dire qu'il n'y avait pas de raisons de la garder puisque tout allait bien... Elle peut rentrer dans des colères noires quand elle a bu, elle prend la route alcoolisée... Aujourd'hui, elle serait capable de recréer un accident comme il y a un an".

La crainte de la récidive partagée par sa mère

Du côté de Myriam, le constat est le même : "ça fait un an que je demande à être hospitalisée pour être soignée concernant l'alcool, mais je ne vois rien qui bouge. J'ai fait plusieurs tentatives de suicide, mais ça ne mène à rien. Plusieurs fois j'ai été transportée à l'hôpital, mais je devais en sortir dès le lendemain".

Elle aussi partage la crainte de la récidive : "comme je le disais à un gendarme, depuis l'acte, ça ne tourne plus rond. C'est une explosion dans la tête. Je peux faire peur aux autres, et dans ces conditions, il ne faut plus qu'il y ait personne aux alentours. Cela vaut mieux". Un appel à l'aide, dans une situation très lourde et difficile à vivre pour la famille, encore plongée dans le flou concernant leur avenir.

Sollicitée par France 3 Champagne-Ardenne, Julie Bernier, la procureure de Troyes (Aube), a simplement répondu que l'instruction de cette affaire était toujours en cours. 

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