VOIR ou REVOIR Enquêtes de région Réforme du lycée, baccalauréat, université : quelles orientations pour quelles études?

Le bac approche : plus qu'un examen, c’est un rite de passage vers le monde adulte, vers l'après. L’émission Enquêtes de région vous donne rendez-vous ce mercredi 15 mai 2019 pour parler orientation. 

Société
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Camille est à l’heure des grands choix. Lycéenne en Lorraine, elle visitait la faculté de droit de Nancy il y a quelques semaines. Comme une centaine d’autres élèves, elle profitait de ses vacances scolaires pour participer à l’opération "Un jour à l’université". Premières impressions :

L’amphi est très, très, très grand. Il y a des haut-parleurs donc ça va, on peut bien entendre. Ce qui est assez différent, ce sont les clapotis du clavier qu’on entend très fort. 
- Camille, lycéenne

Une anecdote amusante face à l’enjeu qui semble immense pour cette jeune élève. Sur les bancs de la fac, Camille est plutôt détendue... et pour cause ! Elle sait parfaitement ce qu’elle veut faire plus tard : du droit pour devenir ensuite officier de police.
 


"Je sens mon enfant bloqué"

Comme des milliers d’autres candidats bacheliers, Camille a donc dû formuler des vœux sur la plateforme Parcoursup : dix vœux au total à émettre entre le 22 janvier et le 15 mars. Sa mère, Florence Goutorbe, la soutient et l’aide comme elle le peut, non sans un certain esprit critique :

On est robotisé, même pour nos choix de vie. Si elle n’est pas prise à son premier vœu, elle est bloquée. Moi, je sens mon enfant bloqué. Je n’ai rien contre les lycées, l’Etat, le gouvernement, tout ça… mais j’ai l’impression qu’ils gouvernent vraiment la vie de ma fille.
- Florence, mère de Camille

Assurer ses arrières, avoir un plan B au cas où… La phrase est récurrente dans la bouche des adolescents que nous rencontrons :

C’est une période qui est très, très compliquée. Je ne dirais pas qu’on nous met la pression, mais… il faut s’accrocher du mieux qu’on peut. Là, c’est la terminale, c’est le bac. C’est un choix qui est quand même assez décisif.
- Florian, lycéen -


Choisir de plus en plus tôt 


La réforme du lycée imposera bientôt aux élèves de choisir leurs options dès la seconde. Cela supposera qu’ils y aient réfléchi au collège. Peut-on décider de son avenir si jeune? Pour le président de l’université de Strasbourg, c’est un faux problème : "A cet âge, on a bien le droit d’apprendre à conduire une voiture, pourquoi pas de décider de son orientation future !". Et d’ajouter :

Entre le lycée et l’université, il y a un fossé qui devient un canyon. Aujourd'hui, il faut avoir une logique en 3 + 3, une continuité entre l’entrée en seconde et le bouclage d’une troisième année de licence. Jusqu'alors, on avait une vision extrêmement château-fort : le lycée avec son autonomie, l’université avec la sienne. 
- Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg -

Mais toucher à l'organisation existante est complexe. Pour preuve, les passions se sont récemment déchaînées autour des nouveaux systèmes d’orientation. Admission post-bac (APB), puis Parcoursup ont introduit une notion de sélection à l’entrée des universités. Or, en France, les facultés ont l’obligation d’accueillir tout le monde. C’est la garantie d’un enseignement juste et équitable.
 
 

Le chômage des jeunes 

En toile de fond, un enjeu de société majeur : la question du chômage des jeunes. Pour lutter contre, les différents gouvernements légifèrent, réforment et relancent sans le vouloir l’éternelle polémique : faut-il orienter les élèves en fonction des besoins du marché de l’emploi ou en fonction de leurs rêves?
 

Killian est élève au lycée de La Briquerie à Thionville. Pour lui, la passion n’est pas la priorité :

Souvent, les parents nous disent qu’ils font le mieux possible pour nous, pour qu’on ait une bonne place dans la vie de tous les jours, parce qu’elle est difficile en ce moment
- Killian, lycéen - 

Assis à ses côtés, son ami Axel refuse au contraire de transiger :

Ce que je veux faire l’année prochaine, c’est vraiment ce qui m’a passionné depuis tout petit. Je préfère faire quelque chose qui me passionne (…) et peut-être ne pas avoir un salaire exceptionnel, plutôt que d’avoir un salaire exceptionnel et faire quelque chose qui ne me plaira pas
- Axel, lycéen - 

Une forme de pression sociale s’est installée progressivement : pression des élèves eux-mêmes, de leurs parents, des enseignants. Est-ce qu’au fond, tout cela n’est pas trop lourd ? Nous avons posé la question à Sonia Coudon, psychologue de l’éducation nationale spécialisée en conseil en orientation à Strasbourg :

Effectivement, ça peut être lourd, mais il faut bien savoir que les élèves ont été préparés à faire ces choix. (…) Et puis, on a le droit de se tromper, on a le droit de ne pas savoir. L’idée, c’est de s’occuper de la façon la plus intelligente possible quand on n’a pas eu ce qu’on voulait la première fois. Ça peut être de faire un service civique, partir faire une année à l’étranger… Il faut continuer à acquérir des compétences, grandir.
- Sonia Coudon, conseillère en orientation - 

Grandir et grandir bien, c'est là sans aucun doute l'objectif majeur. De la réussite ou non à cette question, dépendra la société de demain. 
Voir ou revoir l'émission intégrale:> Enquêtes de région, Le bac et après ? Une émission de France 3 Grand Est 
> A voir sur France 3 Alsace, France 3 Lorraine et France 3 Champagne-Ardenne
> Reportages : 
Parcoursup, l'apprentissage, l'école nationale des arts de la marionnette à Charleville-Mézières
> Rendez-vous le mercredi 15 mai après le Soir 3
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