Un collectif milite pour un nouveau tram au nord de l'Eurométropole

Un collectif d'habitants du nord de l'Eurométropole milite pour une nouvelle ligne de tram. Selon eux, le tracé idéal irait de Strasbourg à Vendenheim, en desservant les quartiers ouest des communes de Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim, trop éloignés de l'actuel tram B qui les longe par l'est. 

"Montramjtiens". Avec son nom en phonétique, ce tout jeune collectif annonce la couleur. Il est né fin janvier à l'initiative de 135 habitants de communes au nord de l'Eurométropole, principalement Schiltigheim et Bischheim. Leur but : demander "qu'une ligne de tram soit mise en place, dans le respect de la délibération de 2013, dans les meilleurs délais." En effet, ce projet d'une ligne de tram desservant les quartiers ouest des communes au nord de Strasbourg n'est pas né de l'imagination du collectif. En juillet 2013, la Communauté urbaine de Strasbourg (rebaptisée ensuite Eurométropole), décidait de créer en deux temps une nouvelle ligne de tram allant de Strasbourg jusqu'à Vendenheim, en passant par les communes de Schiltigheim, Bischheim, Hoenheim, Souffelweyersheim et Mundolsheim. Mais au final, le projet était resté dans les cartons. "A l'époque, l'argument avancé était le manque de moyens, explique Jean-Pierre Montero, membre du collectif, pour qui cette explication ne tient plus, car entretemps, d'autres prolongements de tram ont été construits." 
 

   

Pour l'instant, il n'existe qu'une seule ligne de tram dans le nord de l'agglomération strasbourgeoise, qui longe par l'est les communes de Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. L'ouest est desservi par des bus de la CTS (Compagnie des transports strasbourgeois) : la ligne L6 pour l'axe nord-sud, et trois lignes transversales est-ouest. Depuis l'automne dernier, la CTS a augmenté la fréquence de la ligne L6, et ajouté une ligne transversale 60, afin de désenclaver la zone nord-ouest de l'Eurométropole. Des améliorations qui ne suffisent pas pour le collectif, qui estime que la ligne L6 "est nettement insuffisante aujourd'hui", "trop souvent saturée", et met trop longtemps, en période de pointe, à rejoindre le centre-ville. En revanche, un tram qui reprendrait le tracé du bus L6 n'aurait que des avantages, selon le collectif, qui les a listés ce mercredi 22 mai lors d'une conférence de presse : désenclaver plusieurs "quartiers populaires", proposer "un voyage (...) de meilleure qualité" et permettre "d'absorber l'augmentation croissante et déjà prévisible des habitants." 



Des quartiers en pleine expansion

Car, le collectif le rappelle, les communes concernées sont en pleine mutation, avec la construction de plusieurs ensembles d'immeubles. "Il y aura de plus en plus d'habitants, et de plus en plus de voitures sur la voie publique, sans modes de transport adapté" estime Jean-Pierre Montero. Ce tram qu'ils appellent de leurs voeux permettrait également de desservir la piscine de Schiltigheim, fréquentée par les habitants de tout le nord de l'Eurométropole. Durant ses premiers mois d'existence, le collectif Montramjtiens a mené quelques opérations pour tenter de faire le point sur la situation. Et constaté, lors d'une opération de comptage de véhicules à un carrefour, qu'entre 8h et 9h15 du matin, "85% des automobilistes sont des auto-solistes". Car lorsque les transports en commun ne sont pas suffisants, beaucoup de personnes n'ont d'autre choix que de se rabattre sur leur voiture. "Or, explique François Giordani, autre membre du collectif, il faut offrir le choix, mais là, on impose aux gens de venir en voiture." Et cette demande d'un tram de Strasbourg à Vendenheim ne serait qu'une "demande d'égalité concernant l'aménagement territorial", afin que les transports en commun ne se contentent pas de privilégier les habitants du centre-ville, mais aussi ceux "de la première et de la seconde couronne".


Une double surprise

En se rendant aux arrêts de bus et devant les écoles pour faire signer leur pétition, les membres du collectif ont eu deux surprises. La première a été l'accueil très positif qu'ilq ont rencontré. "Nous avons été très bien reçus, raconte Paul Weiss, autre membre du groupe. "Il n'y a eu pratiquement aucun refus de nous écouter, et beaucoup de personnes ont signé." La seconde surprise a été de constater que beaucoup de signataires ne possèdent pas de véhicule, et que dans les quartiers concernés, "énormément de personnes sont totalement tributaires des transports en commun." 

 


Une rue pas assez large ?

Ce tracé du tram que le collectif appelle de ses voeux passerait par l'actuelle route du Général de Gaulle, traversant les communes de Schiltigheim puis Bischheim et Hoenheim par l'ouest. Une route très encombrée aux heures de pointe, avec des véhicules et autobus dans les deux sens, ainsi que des deux-roues. Mais une route pas si large qu'il n'y paraît, et y caser des rails de tram en site propre, ainsi que deux chaussées pour les véhicules, sans oublier une piste cyclable, pourrait s'avérer compliqué. Mais le collectif a déjà réfléchi à cette difficulté. "Nous ne sommes pas techniciens, explique Jacques Bresson. Mais on est allés voir comment les choses ses passent dans d'autres villes." Et les exemples qu'ils ont observés à Illkirch-Graffenstaden, dans l'Eurométropole, mais également à Fribourg-en-Brisgau dans le Bade-Wurtemberg et à Bâle, en Suisse, les ont confortés dans leur conviction : "Les solutions existent, la largeur (relative) de la rue ne pose pas de problème."
 

Les prochaines étapes

Pour tenter d'avancer, le collectif a rédigé une motion qui devrait être discutée le 4 juin prochain, par le conseil municipal de Schiltigheim, dont l'actuelle maire écologiste, Danielle Dambach, est très favorable à la construction d'un tram à Schiltigheim. En parallèle, le groupe Montramjtiens "tente d'enclencher une dynamique" avec des élus de Bischheim. Par ailleurs, 2.000 signatures ont déjà été récoltées, sous format papier et, depuis peu, par la pétition Montramjtiens en ligne.  

 

 

 

 

 

 

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