C'est une petite victoire pour le maire de Neuhaeusel, dans le Bas-Rhin. Depuis le mois de décembre, il assistait, impuissant, au dépôt illégal de sacs de déchets de chantier dans la Moder. Les 110 sacs seront finalement retirés à la fin du mois de février, un délai jugé trop long selon le maire.
Le maire (SE) de Neuhaeusel (Bas-Rhin) a enfin été entendu. Depuis près de deux mois, Sébastien Kriloff se battait pour faire retirer quelque 110 sacs remplis de fibrociment (un matériau contenant de l'amiante) et de gravats déposés illégalement dans la Moder. Alors que les Voies navigables de France (VNF), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et le département se renvoyaient la balle pour savoir à qui revenait la tâche, les agents de la VNF ont annoncé le 16 janvier qu'ils s'en chargeraient. Mauvaise nouvelle, les déchets resteront encore sous l'eau jusqu'à la fin du mois de février.
Un dépôt sauvage à 40.000 euros
"Le but, c'était de trouver une solution rapidement, là, ils ne seront pas retirés avant la fin février. On m'a donné cette date butoir, mais les sacs seront encore plus détériorés. Plus on attend, plus ça va rendre les choses difficiles. En février, la Moder peut tripler de volume", explique Sébastien Kriloff.
Au début du mois de décembre, le maire a remarqué un premier dépôt de déchets. Quelques jours plus tard, un autre a suivi, puis encore un autre. Face à la quantité de sacs déposés, le maire a décidé de porter plainte à la gendarmerie. "Je me sentais seul, mais on m'a dit que c'était faux, que l'enquête se poursuivait." Avant la réponse de VNF, une entreprise spécialisée lui avait proposé de récupérer les sacs pour 40.000 euros. Un prix que la mairie n'était pas en capacité de débourser.
Sur Facebook, les images du dépôt sauvage avaient suscité la colère mais aussi l'incompréhension des internautes. Leur mobilisation des dernières semaines a touché le maire qui n'a pas hésité à les remercier dans un post (voir ci-dessous). Plusieurs personnes lui avaient même proposé de plonger dans la rivière pour retirer les déchets.
Une enquête est menée par la gendarmerie de Soufflenheim pour retrouver les auteurs de ces dépôts sauvages.