Rétro sport (4/16). Chez Océanne Muller les choses vont vite. A 18 ans, elle est déjà championne d'Europe de tir et a participé aux JO de Tokyo. Mais la Brumathoise ne veut pas s'arrêter là. Dans son viseur : les Jeux Olympiques en 2024 à Paris.
25 mai à Osijek en Croatie. Océanne Muller est sacrée championne d'Europe senior de tir à la carabine 10m, alors qu'elle est encore junior. Une habitude pour la sportive originaire de Brumath (15 km au nord de Strasbourg) et qui est licenciée au club de tir de Harthouse-Haguenau. Déjà en 2019, alors qu'elle n'est que cadette, elle décroche l'or lors des championnats d'Europe juniors.
Mais cette fois-ci, c'est différent. Ce sacre européen lui ouvre un quota olympique, et à la surprise générale, elle décroche un ticket pour Tokyo. "Ce n'était pas du tout prévu. Il a fallu revoir complètement le programme d'entraînement, mais je me suis adaptée" se souvient-elle aujourd'hui. Préparer les JO mais aussi passer son bac, voilà comment Océanne Muller a commencé son été.
Bac en poche, direction Tokyo, pour un baptême du feu. Dans l'épreuve de tir à la carabine 10m, son épreuve de prédilection, elle termine dès le début des Jeux à la 5e place, tout en emmagasinant de l'expérience et des souvenirs. "Au village olympique, en allant à la salle de sport, j'ai croisé Teddy Riner, c'est mon idole: j'avais des étincelles dans les yeux" dit-elle encore émerveillée.
Je veux lui montrer que si je peux gagner, elle aussi peut vaincre (la maladie)
Océanne Muller
Mais quand Océanne Muller monte sur un pas de tir, elle ne le fait pas que pour elle. Ainée d'une fratrie de quatre sœurs, elle veut aussi apporter de la force à Lucy, qui est sa cadette de quatre ans et dont les reins ne fonctionnent plus depuis 2019. "Je veux lui montrer que si je peux gagner, elle aussi peut vaincre (la maladie)" Sur ce plan là aussi, 2021 a apporté une bonne nouvelle, avec une transplantation rénale réussie pour Lucy, il y a quelques semaines.
Océanne Muller est aujourd'hui étudiante et sportive de très haut-niveau, alors forcément ses journées sont très rythmées (comme on le voit dans la vidéo ci-dessus). Entre les cours, le travail physique, les séances d'entraînement et les devoirs, elle n'a guère le temps de souffler. "Même si Brumath n'est pas loin de Strasbourg, je reste toute la semaine au Creps (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives) dans le quartier de Koenigshoffen (à Strasbourg) où je m'entraîne et où je suis hébergée." nous révèle-t-elle. "Mais je rentre tous les week-ends, quand je n'ai pas de compétition."
Paris 2024 dans le viseur
Forcément, Paris 2024 tout le monde lui en parle. Océanne Muller ne souhaite pas encore se projeter aussi loin, un peu comme les footballeurs qui "veulent prendre match après match". Elle sait qu'elle a de nombreuses échéances qui l'attendent avant d'avoir, peut-être, rendez-vous avec "l'Histoire" en juillet 2024 à Paris.