Inondations : "On est tous dépités" au lendemain des crues historiques, cette commune du Bas-Rhin encore sous le choc

Après avoir atteint son pic dans la soirée du 17 mai, le niveau de l'Eichel décroît progressivement ce samedi 18 mai. Les commerçants de la commune de Diemeringen (Bas-Rhin), souvent en première ligne au rez-de-chaussée des immeubles, procèdent au nettoyage et constatent l'ampleur des dégâts.

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Des étagères, des tables et des chaises devant certains commerces de la Grand rue. Les gérants et propriétaires s'affairent ce 18 mai au matin, à Diemeringen (Bas-Rhin), pour dégager un maximum l'intérieur de leur boutique. "Il y a encore de l'eau donc il faut déplacer les meubles pour évacuer plus facilement", souffle Damien Arnaud, gérant d'une entreprise de courtage en travaux, dont les locaux - entièrement inondés - se situent au centre-ville.

Des crues importantes touchent l'ensemble du Bas-Rhin depuis le 17 mai, et si la vigilance jaune crues a été levée ce 18 mai au matin par la préfecture, les cours d'eau restent sous surveillance. La commune de Diemeringen a été particulièrement frappée par l'élévation rapide du niveau de l'Eichel, entraînant l'évacuation de 59 habitants et laissant 460 foyers sans électricité. Si le courant a été rétabli depuis, il reste encore environ 400 points d'alimentation en gaz à rétablir à cette heure. La Grand rue, principal axe de la commune, était sous les eaux. 

Damien Arnaud estime que "80 %" de sa boutique a été détruite par l'eau et l'humidité : "L'eau a atteint 70 centimètres à l'intérieur, donc il faudra refaire tout ce qui est mobilier et murs". Il raconte s'être rendu sur place le plus tôt possible dans la matinée, et y avoir rencontré plusieurs collègues commerçants. "Je ne suis pas le seul :  on est tous là ce matin, à nettoyer et à constater les dégâts, et on est tous dépités. Beaucoup de commerçants ont été touchés car dans la rue les magasins se trouvent généralement au rez-de-chaussée des immeubles, et les habitants sont à l'étage". 

Dans l'attente d'une éventuelle indemnisation

Sylvie Pereira, gérante d'un magasin de chaussures dans la même rue, a décidé de reporter la fin du nettoyage à un autre jour tant elle ressent une fatigue émotionnelle. "Tout est saccagé dans le magasin, et on est sur le pont depuis le début de matinée, explique-t-elle. On a beau utiliser la raclette, il reste de la boue un peu partout." Sa boutique de 230 m² a été entièrement inondée, comme elle l'a constaté dans la matinée après une "nuit d'angoisse" à imaginer l'ampleur des dégâts. "Le parquet est décollé, les meubles sont abîmés. On en a pour plusieurs mois de fermeture je pense", estime-t-elle. 

Le choc du torrent d'eau qui s'est déversé dans les rues du village n'est par ailleurs pas tout à fait passé. "J'ai été parmi le dernier à quitter la rue parce que j'ai pris le temps de monter tous mes meubles un peu en hauteur pour les protéger, raconte Damien Arnaud. En l'espace de 30 ou 40 minutes, l'eau était arrivée à trois centimètres du moteur de la voiture. Heureusement, j'ai pu m'en sortir à temps."

Damien et Sylvie attendent tous les deux la venue des "experts" et une éventuelle indemnisation. "Je suis inquiète, je ne sais pas si on va pouvoir se relever de cette catastrophe. Et encore, je me dis que je ne fais pas partie des plus malchanceux, car mon magasin se trouve vers le haut de la rue, et l'entrée est un peu surélevée, donc je n'ai eu "que" 20 centimètres d'eau."

Les répercussions économiques pourraient en effet s'avérer lourdes, non seulement pour les commerçants mais aussi pour les particuliers et pour la commune en général. La préfecture du Bas-Rhin a d'ailleurs annoncé dans un communiqué ce 18 mai qu'une "reconnaissance de catastrophe naturelle" serait sollicitée "eu égard à l'impact des inondations sur les habitations et les commerces" pour Diermingen ainsi que pour sept autres communes du secteur. Cela permettrait de faciliter les démarches de remboursement.

"Débordée" par les sollicitations de ses administrés depuis le sinistre, la maire de Diemeringen, Nicole Oury, n'a pas pu répondre à nos questions.

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