Les deux villages sont distants seulement d'une quarantaine de kilomètres : Rosenwiller dans le Bas-Rhin et Rosenwiller dans le Bas-Rhin . Une curiosité mais qui n'a pas toujours amusé leurs habitants respectifs.
Il y a Rosenwiller près de Rosheim (Bas-Rhin), une commune indépendante, bien connue pour son vignoble et son cimetière israélite, et il y a l'autre Rosenwiller (Bas-Rhin aussi). Ce dernier est rattaché à la commune de Dettwiller. Le hameau a été créé après la guerre de Trente Ans par le nouveau propriétaire de Dettwiller, le comte de Rosen. Ce dernier a installé dans le lieu-dit qui porte son nom, des immigrés suisses venus repeupler la commune détruite.
Rosenwiller est resté longtemps une commune agricole, tournée vers l'exploitation des terres environnantes. Le bourg a toujours son panneau d'entrée et de sortie, disposait jusqu'il y a peu d'une école mais n'a jamais eu de mairie. Pour l'administratif, ses habitants dépendent depuis toujours de Dettwiller.
Au cours des décennies, les habitants de Rosenwiller ont du composer avec l'autre commune homonyme située à 40 km au sud. "Le courrier arrivait souvent à l'autre Rosenwiller, nous raconte Françoise Vogel, une habitante de Rosenwiller-Dettwiller. Plus jeune, j'avais passé un concours. Tous mes camarades avaient déjà eu leur réponse par la poste, et moi rien. Je me suis dit que j'avais raté l'examen. Quelques jours plus tard, la réponse est arrivée, positive. J'ai vu sur l'enveloppe que le courrier avait d'abord été envoyé dans l'autre commune. Depuis, je ne mets plus Rosenwiller sur mon adresse, juste Dettwiller. Pour les livraisons, c'est mieux, ça arrive directement même si c'est dommage d'abandonner le nom de notre commune".
A l'autre bout, Rosenwiller près de Rosheim. Jean-Georges Huck est adjoint au maire. Il a connu régulièrement le même genre de mésaventure. "Un soir, j'attendais une livraison. Le chauffeur du camion m'a appelé catastrophé parce qu'il s'était trompé de Rosenwiller! Il ne m'a livré que le lendemain. Cela arrive encore de temps à autre", raconte-t-il amusé. "Un jour que j'étais dans le secteur de Saverne, par curiosité, j'ai fait un détour pour aller visiter l'autre Rosenwiller".
Et de rajouter que si "une des deux communes était allemande, ils auraient pu envisager un partenariat, juste comme ça, pour rire".
Article initialement publié en octobre 2022