Normalement ouverte 24h/24, la policlinique de la clinique Saint-Luc de Schirmeck est désormais fermée au public la nuit, entre minuit et 8 heures, et ce jusqu'au 11 septembre, faute de personnel en nombre suffisant.
Ce n'est pas un service d'urgence mais c'est tout comme. La policlinique de la clinique Saint-Luc, gérée par le groupe hospitalier Saint-Vincent, qui reçoit normalement des patients avec ou sans rendez-vous 24h/24 va devoir fermer la nuit, entre minuit et 8 heures du matin, faute de personnel médical en nombre suffisant, et ce, jusqu'au 11 septembre.
"Nous gérons environ 9.800 passages par an, tout service confondu, précise Florence Tranchetti, la directrice du site. Nous avons choisi la plage horaire où le flux de patients est faible, entre 0 et 7 passages en moyenne".
La clinique fait partie du quotidien des habitants de Schirmeck depuis 1960, elle appartient au groupe Saint-Vincent depuis 1993, et c'est la première fois qu'elle est confrontée à cette situation. "C'est vraiment devenu compliqué de trouver des remplaçants dans la vallée", ajoute Florence Tranchetti. Une décision lourde, prise en accord avec l'ARS et le groupe Saint-Vincent.
Et Florence Tranchetti d'insister sur le fait que "bien évidemment, les urgences vitales continueront d'être traitées. À ce moment-là, il faut composer le 15 et une ambulance vient récupérer le patient qui sera pris en charge et acheminé à la policlinique".
Pour les autres, il est recommandé de composer le 116 ou le 117, la régulation se fait alors par téléphone : soit la personne peut attendre l'ouverture de la clinique Saint-Luc à 8 heures, soit elle est invitée à se rendre aux urgences les plus proches.
L'inquiétude pour la continuité des soins grandit
Pour Nicolas Schaff, urgentiste à la policlinique depuis 10 ans, responsable de l'unité, la situation se dégrade depuis quelque temps maintenant. "Les médecins de ville se désengagent des gardes de nuit et des astreintes alors les patients se reportent sur les services d'urgence. En plus cette année, on a eu un interne de moins, donc c'est devenu très difficile de remplacer".
Et de raconter le quotidien de la policlinique composée de 5 médecins séniors et de 4 internes en temps normal, 3 seulement en ce moment. "On est très polyvalents, on a un petit service d'urgence auquel s'ajoute un service de SMUR, c'est-à-dire que là par exemple, j'assure mes consultations mais je peux très bien être appelé à tout moment sur une urgence. Enfin nous avons un service d'hospitalisation".
Petite chirurgie, traumatologie, perfusions, suivi des patients, un quotidien bien rythmé. "Il faut être lucide, on n'est pas attractifs, regrette Nicoals Schaff, peu de praticiens viennent s'installer dans la vallée. Tout devient compliqué. Avant, le laboratoire de biologie médicale avec lequel on travaille nous fournissait des analyses dans l'heure même la nuit, aujourd'hui c'est fini, il s'est désengagé pour les nuits. C'est pareil, parfois, on n'a pas de manipulatrice radio la nuit. Alors la question se pose quand le médecin se retrouve seul avec son stéthoscope, de la continuité des soins, je suis assez inquiet", conclut l'urgentiste dans un souffle.
La policlinique devrait rouvrir 24h/24 le 12 septembre prochain.