Les 250 000 préservatifs distribués aux athlètes pendant les JO sont alsaciens, "nous avons tranché pour la taille standard"

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Ce n'est pas une surprise. À chaque Jeux Olympiques, son lot de préservatifs. Plus ou moins important. Cette année, pour Paris 2024, ce sont 250 000 préservatifs qui ont été commandés par le comité d'organisation à une entreprise alsacienne. Plus qu'une opportunité financière, une vitrine fabuleuse.

Vincent Wernette est un homme comblé. Le gérant de Phicogis, entreprise alsacienne basée à Eschau (Bas-Rhin) depuis 1997, s'est vu attribuer le marché des préservatifs pour les athlètes des JO.

250 000 préservatifs, certains logotés à l'effigie des Phryges, fournis dans des kits ou en libre-service au village olympique. Plus qu'une manne financière, une reconnaissance pour cet ancien sportif de haut niveau. Et pour les préservatifs alsaciens, une bannière de taille... standard. 

Préservatifs féminins

Depuis les JO de Sydney en 2000, les préservatifs ont leurs entrées, officielles, au village olympique. Paris 2024, ville de l'amour, ne fait pas exception. Si les lits en cartons ne refroidissent pas les ardeurs des athlètes, le sport en chambre sera protégé par le latex.  "Pendant les JO, on remarque, comment dire ?, énormément de rapprochements physiques, avec tous ces jeunes rassemblés au même endroit, malgré les compétitions et la fatigue, les tentations sont grandes. Plutôt que de fermer les yeux, aujourd’hui, on est dans la prévention. Plaisir et sécurité."

L'appel d'offre a été passé en février dernier, mais le secret bien gardé. Jusqu'à ce que les réseaux sociaux s'en mêlent. Les athlètes à peine arrivés dans leur chambre ont fait des gorges chaudes de ces kits colorés, ludiques, made in Alsace.

"Je ne pouvais absolument rien dire jusqu'à maintenant. Voilà que désormais, je suis littéralement harcelé par les médias" sourit Vincent Wermette. Phicogis Europe commercialise douze millions de préservatifs par an, fabriqués essentiellement en Malaisie. Obtenir l'appel d'offre des JO relève donc pour le leader du marché français plus de l'anecdote que du pactole. "Cela représente disons 2,2% de notre chiffre d'affaires. Symboliquement, par contre, c'est une autre histoire. Après les JO, et seulement après, nous pourrons nous en servir comme argument publicitaire, du genre la capote des Champions." Bien vu.

Imaginez plutôt. 15 000 sportifs (10 500 athlètes olympiques et 4 400 athlètes paralympiques) venus du monde entier découvrant les Phryges sur leur capote. Une idée révolutionnaire, le bonnet phrygien au bout d'une pique, on n'avait encore jamais vu ça. 

Vincent fournit des pochettes duo (préservatif et gel lubrifiant made in France), mais surtout, grande première, 20 000 préservatifs féminins et 2 000 digues buccales. "Tu sais ce que c'est ? Des carrés de latex utilisés en cas de sexe oral". Signe que les mentalités changent. "Il serait temps, oui. Nous, nous sommes leaders sur le marché français des préservatifs féminins avec 750 000 capotes vendues sur 800 000 demandes, c'est un réel besoin." 

42 préservatifs par athlète

Le Cojo (Comité d'organisation des JO) a fait ses comptes. 250 000 préservatifs, soit, "en ciblant les athlètes susceptibles de s'en servir", allez savoir sur quels critères, 42 par personne. Bon rythme.

Plus qu'à Tokyo. Moins qu'à Rio où, record absolu, 450 000 préservatifs avaient été distribués. "Ils recevront deux à trois pochettes individuelles. Les autres seront en libre accès dans les différents villages olympiques". Les préservatifs non utilisés seront distribués gratuitement aux associations de lutte contre le sida.

Quant à la taille, elle sera standard. "Il y a eu un grand débat avec le Cojo, il aurait fallu faire plusieurs tailles, c'est vrai, mais c’était trop compliqué à gérer. Nous avons tranché pour la taille standard achetée à 65% dans le monde. Les XL, c'est 30%. Quand tu sais qu'une capote a une capacité d'allongement de 700%, on peut aller avec un standard jusqu' 1,26 m. Tu passes une jambe. Ça laisse de la marge."

Vincent compte sur l'effet collector de telles pièces pour entrer dans les annales. Avec six visuels différents, ça sent bon la collection de capotes Phryge." J'imagine ça comme des goodies. C'est quand même plus sympa comme souvenir qu'une mascotte en peluche ou un porte-clé tour Eiffel." De quoi entretenir aussi, c'est bon pour les affaires, la réputation des French Lovers. 

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