Ils sont tous d'anciens pompiers et ont décidé de créer une commission Histoire et sauvegarde du patrimoine matériel pour redonner vie à de vieilles machines exceptionnelles. Ainsi, ils sont une vingtaine à se retrouver les lundis dans un énorme hangar pour bricoler.
Ils les aiment leurs machines. Des camions, des pompes à bras, du matériel ancien que ces passionnés, originaires de tout le Bas-Rhin, restaurent avec un énorme plaisir depuis des mois. Des engins dont les communes ne veulent plus et qu'ils cherchent à travers tout le département bas-rhinois.
Et c'est Roland Wentz, l'un des pompiers bricoleurs qui commence la visite du hangar loué pour stocker et remettre en route tout ce patrimoine : "ce véhicule de la ville de Sélestat vient d'un collectionneur d'Epinal, là nos anciennes pompes à bras. Nous avons retrouvé celle que mon arrière-grand-père avait achetée quand il était mère à Obenheim. Derrière les rideaux, nous stockons des vêtements. Nous n'avons pas encore d'armoire correcte, en attendant, nous avons installé ces rideaux. Et là, nous arrivons dans l'atelier dans lequel nous travaillons. Il y a mes collègues qui viennent les lundis pour réparer les engins. Ils s'amusent, ça les intéresse."
Autour des machines désossées, Jean-Marc, Gustave, Fabien est les autres. Ils peignent, polissent, assemblent dans la bonne humeur. Des retraités qui viennent tous avec leur savoir-faire et qui, ensemble, redonne vie à un incroyable matériel. "Toute cette pompe, je l'ai remontée à la maison dans mon petit atelier. J'ai une machine de menuisier. Ça fait plaisir de travailler sur ces machines. Je réfléchis beaucoup durant la nuit, ça me donne de nouvelles idées" confesse Gustave Vallée.
Les outils et matériels nécessaires pour les réparations ont été achetés grâce à une cagnotte et des dons.
"C'est une pompe qui doit être remplie d'eau à la main. Les pompiers tiraient cet engin jusqu'à l'incendie, puis ils sortaient ce sac contenant une vingtaine de seaux de 5 litres. Avec ces seaux, les villageois qui se déplaçaient en nombre lors des incendies, remplissaient la pompe. Ils constituaient une chaine humaine comme ici. La cuve se remplissait, les pompiers pompaient et l'un d'entre eux gérait le tuyau" explique Fabien Jung.
À la recherche d'un vrai lieu d'exposition et de démonstration
Ils ont récupéré tellement de chose dans les casernes que ce hangar loué ne suffit plus. Ils en ont loué un second auprès d'un agriculteur, mais lui aussi est plein. C'est pour cela qu'ils cherchent, à présent, un terrain ou un hangar pour tout y exposer correctement. Martial Seiller, président de la commission Histoire et sauvegarde, aimerait trouver un lieu pour "que nos pompiers ici présents puissent transmettre leur savoir aux jeunes afin de susciter des vocations dans notre département." Un beau projet pour lequel ces pompiers ont une commission, mais ils manquent de soutiens. Toutes les bonnes idées sont donc les bienvenues afin que ce patrimoine puisse être montré au grand jour.