Les Cartes de Lulu, c'est un concept original promu par Lucie Burckel. Une Alsacienne autrefois étudiante et caissière à mi-temps pour financer son projet, devenue gérante de sa propre entreprise vendant des cartes postales fleuries à planter. C'est la fête des grands-mères le dimanche 6 mars : peut-être une idée de cadeau ?
"Dîtes-le avec des fleurs", dit le proverbe. Grâce à Lucie Burckel et ses Cartes de Lulu, on peut aussi le dire avec des cartes postales... se transformant en fleurs.
Garnies de graines, ces cartes sont prêtes à laisser jaillir des fleurs à foison si on les met en terre. Le concept, déjà raconté à France 3 Alsace en janvier 2019, a depuis rencontré un immense succès.
Et Lucie Burckel, qu'on connaissait comme caissière à mi-temps au Leclerc de Wasselonne (Bas-Rhin) pour financer son projet, s'est muée en une véritable femme d'affaires à seulement 23 ans. Les Cartes de Lulu, c'est devenu une entreprise qui embauche, basée à Landersheim (Bas-Rhin, voir sur la carte ci-dessous).
Lulu, comme on la surnomme, a raconté la suite de son aventure commerciale à France 3 Alsace. Le concept n'a pas changé. "On est toujours sur du papier à ensemencer, qui de base vient de l'agriculture. On a de l'amidon et les graines entre les feuilles de papier, c'est biodégradable, le papier pousse." Par contre, la forme a un peu évolué. "Maintenant, on a des marque-pages, des calendriers, des faire-parts de naissance ou de mariage, même des cartes de visite."
Une belle trajectoire. "J'ai commencé petit, en 2018, avec trois modèles de cartes. J'avais 18 ans quand je me suis lancée, et on me disait que j'étais complètement folle et que plus personne n'écrivait de carte... mais il ne faut pas avoir peur d'essayer. À l'époque, j'étais étudiante, j'étais encore caissière pour financer le projet. Et aujourd'hui, je ne fais plus que ça." Pinacle de sa carrière : un passage dans l'émission Qui veut être mon associé, sur M6, qui lui permet d'obtenir un investissement de 20.000 euros et une aura nationale. "Pour moi, caissière qui gagnait 300 euros par mois à l'époque, ça a été énorme."
Dernière idée en date, remplacer les graines de fleurs dans certaines cartes... par des graines de plantes aromatiques, poivrons, et piments. "Ça demande pas mal de recherche et développement car il faut que ce soit des graines qui passent quand on imprime à l'encre végétale, et surtout qui poussent derrière."
Continuer à innover est important "pour que les gens continuent à acheter et envoyer de belles cartes. Car recevoir du vrai courrier, ça fait tellement trop plaisir. C'est pas la même sensation que de recevoir un SMS, c'est agréable quand on a une boîte aux lettres remplie de pubs et de factures. On se dit que la personne a pris le temps d'écrire, de chercher l'adresse, d'acheter un timbre... qu'elle tient à nous, quoi. C'est un beau cadeau, et on pensera à la personne en recevant la carte, et même bien après quand les fleurs vont fleurir et reviendront les années d'après."
L'Alsace au coeur
Désormais, sa renommée est même internationale : les 200 (modèles de) cartes de Lucie Burckel se vendent dans 500 points de vente. De la célèbre librairie Kléber de Strasbourg (Bas-Rhin), jusqu'à... "Saint-Barth', en Irlande, et même en Bulgarie". (voir un présentoir sur la publication Facebook ci-dessous)
Mais elle demeure en Alsace. "Je travaille avec une quinzaine d'illustrateurs et d'illustratrices, dont une bonne partie d'Alsaciens et d'Alsaciennes, car c'est quand même sympa de pouvoir se voir en vrai aussi." Lors des périodes de fêtes (comme Noël), elle fait aussi appel aux services d'un établissement et service d'aide par le travail (Ésat).
C'est un projet qui est beau et naturel : autant que tout le monde en profite.
Lucie Burckel, présidente directrice générale des Cartes de Lulu
"J'essaye de faire contribuer la communauté. Par exemple, l'année dernière, quand le covid s'était un peu calmé, j'avais aussi organisé un atelier pour fabriquer du papier ensemencé par la périscolaire de Marmoutier. C'est pas compliqué, et les enfants, généralement, ils aiment bien mettre la main dans l'eau, faire leur papier, rajouter des petites graines, voir que ça pousse après... C'est un projet qui est beau et naturel : autant que tout le monde en profite."
Je travaille aussi avec ma mamie, que j'ai embauchée pour emballer les cartes et préparer les commandes." Puisqu'on aborde le sujet des mamies, on vous rappelle que la fête des grands-mères, c'est le dimanche 6 mars. L'occasion d'envoyer une carte postale un peu particulière à la vôtre, pourquoi pas.