Il avait gagné le droit de participer aux Jeux olympiques... avant que la Fédération internationale de canoë-kayak (International canoe federation, ICF) ne l'en prive le 14 mai. Guillaume Burger, sportif né à Schiltigheim (Bas-Rhin), n'a "pas les mots" pour décrire cette situation et va se battre.
Du septième ciel au quatrième sous-sol. Le kayakiste Guillaume Burger, né en 1989 à Schiltigheim (Bas-Rhin), devait participer aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo (Japon). Mais ses élans de joie ont été douchés lorsque la Fédération internationale de canoë-kayak (International canoe federation, ICF) a invalidé sa qualification le vendredi 14 mai 2021, à cause d'une "erreur administrative".
Guillaume Burger avait remporté sa place aux Olympiades la veille. Il s'en est ému sur son compte Instagram (visible ci-dessous) : "Une décision incompréhensible et qui piétine les valeurs sportives : la fédération internationale de canoë déclare qu’elle a commis une erreur et disqualifie la France APRÈS la course d’hier. Sur l’eau, j’ai remporté le sésame olympique, et on voudrait me le retirer ? Je n'ai pas les mots."
Le journal L'Équipe précise en effet que la fédération internationale a autorisé, par erreur, la participation de Guillaume Burger en Hongrie, où avait lieu une compétition de qualification pour les JO. Le sportif est arrivé en deuxième place lors d'une course de kayak monoplace de 1.000 mètres (K1).
L'erreur, liée à des attributions de quotas, a été corrigée après la compétition par l'ICF. Elle a reconnu son erreur. Mais la participation de Burger est quand même annulée... et sa qualification aussi. Quand bien même l'erreur ne vient pas de lui et qu'il a réalisé une performance plus qu'honorable.
Fairplay et contestation
La qualification de Burger aux JO revient donc au troisième du podium, Lars Magne Ullvang, de l'équipe norvégienne. Ce dernier a accueilli la nouvelle avec joie, mais non sans réconforter son confrère français. Guillaume Burger s'est montré très sensible à cette attention et lui a souhaité "bonne chance pour Tokyo", sans animosité. Le premier de la course, le Belge Artuur Peters, ira lui aussi aux JO.
Guillaume Burger, évoluant au sein du Canoë-Kayak Club de l'Île Robinson (Ille-et-Vilaine, Bretagne), est actuellement en compétition. Il n'était pas disponible ce week-end pour commenter la situation. Mais dans sa fédération nationale, la résistance s'organise (voir le tweet ci-dessous).
?? ????????????? ????????? ?? ????????? ?????? ????????́? : un scandale inssuportable !
— FFCK (@FF_CanoeKayak) May 14, 2021
Victime d’une faute impardonnable ? https://t.co/Hz2pH0Ps0S #RespectAhtletes #TousAvecGuillaume@jeuxolympiques @Sports_gouv @PlanetCanoe pic.twitter.com/v0QHAvioDY
Par voie de communiqué, la Fédération française de canoë-kayak (FFCK) dénonce un véritable "scandale". Son président, Jean Zoungrana, estime que "cette situation est inacceptable : on ne peut pas imaginer un instant que l’intérêt des athlètes puisse être ainsi bafoué".
Quant à son directeur technique national (DTN), Ludovic Royé, il dénonce "une faute qui a littéralement brisé Guillaume Burger et son encadrement, après son énorme parcours ces deux derniers jours. Il est meurtri car son rêve est brisé, lui qui a tout donné pour aller aux Jeux." Il s'interroge : "Comment peut-on traiter ainsi les sportifs ? Comment peut-on avoir un tel comportement inhumain et si éloigné des valeurs de l’olympisme ? C’est un préjudice très grave et nous ne laisserons pas tomber."
"Tous les recours possibles" sont à l'étude, y compris devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et le Comité international olympique (CIO).