Jeux olympiques sous Covid : l'escrimeuse de Strasbourg Charlotte Lembach s'attend "à des règles strictes"

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Elle aime planifier, savoir comment chaque événement va se dérouler. Avec la situation sanitaire, elle apprend au contraire à s'adapter sans cesse et à l'accepter. Charlotte Lembach, parmi les rares Alsaciens déjà qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo, se concentre sur sa préparation mentale.

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Nous l'avons jointe par téléphone à Lyon, où l'équipe de France de sabre féminine s'est posée pour cinq jours. Histoire de rompre avec la routine parisienne de l'INSEP, qu'elle ne quitte guère depuis plus d'un an. La sabreuse de Strasbourg Charlotte Lembach prépare sa deuxième participation aux JO avec enthousiasme. Malgré une seule compétition au compteur sur une année et un manque de repères évident, auxquels s'ajoutent beaucoup d'incertitudes sur le déroulement de l'événement olympique. Il est prévu du 23 juillet au 8 août à Tokyo (Japon).

Charlotte Lembach a aussi confiance en son expérience. A 33 ans, la vice-championne du monde 2018 par équipe et vice-championne d'Europe en individuel (2015) jouera à nouveau sur les deux tableaux, avec des rêves de médailles au pluriel. Elle a répondu à nos questions.
 

Comment se passe cette préparation ?

On travaille dur évidemment. On a un très bon groupe, au-delà même des quatre filles qui sont qualifiées pour Tokyo [dont fait également partie sa partenaire de club à Strasbourg, Sara Balzer, NDLR]... Tout le monde se tire vers le haut. Là, nous sommes en stage à Lyon, ça fait beaucoup de bien de sortir de l'INSEP, de nos conditions habituelles d'entraînement, de tirer contre d'autres filles...

Et c'est très bien de devoir s'adapter à un autre environnement, car à Tokyo, tout sera différent aussi de notre quotidien. Nous aurons encore, normalement, un stage en Italie en juin. Et un autre à Tarbes, avant notre départ au Japon mi-juillet, pour huit jours de stage, avant de regagner le village olympique le 20 juillet. La compétition débutera le 26 en individuel et le 31 par équipes.

Sur un plan plus individuel, c'est ce que je travaille beaucoup : l'adaptation permanente, apprendre à accepter l'incertitude, les changements de règles de dernière minute... C'est contre ma nature, qui est d'être très organisée, toujours dans la planification. Je travaille depuis deux ans avec un préparateur mental, qui m'aide à progresser dans cette voie-là. On fait beaucoup de visualisation, de tous les scénarii qui peuvent arriver, pour gérer ce stress de l'incertitude.
 

Ces Jeux seront forcément différents. Comment les appréhendez-vous?

J'ai vécu Rio, donc une première expérience du village olympique, 10.000 athlètes, des stars, un public et une attention énormes... Ma famille était là, au Brésil. Donc j'ai cette chance d'avoir connu déjà cette fièvre. Ça, c'est fait... Je peux rester concentrée uniquement sur la compétition, et c'est un plus.
 


Là, on le sait, il n'y aura pas les proches, il y aura sans doute peu de public. Mais je n'aurai pas de frustration par rapport à ça. D'autant plus que l'escrime est un sport peu médiatique, nous avons l'habitude de faire des compétitions entre nous, les athlètes, les staffs, les arbitres... ça, ça ne nous changera pas beaucoup...
 

Quelles informations avez-vous sur le protocole prévu par le CIO et les Japonais?

Déjà, nous avons cette chance d'être déjà vaccinés. Nous savons que nous devrons tout de même effectuer des tests réguliers, à priori des PCR tous les deux jours, ou des salivaires tous les jours, les choses doivent encore être précisées. De toute façon, c'est sûr, les règles seront strictes. Et nous nous y préparons, par exemple, nous faisons des échauffements avec masques, au cas où...

Une  cérémonie d'ouverture est annoncée, peut-être pas en public et sans doute avec moins d'athlètes, mais c'est important, c'est un moment-clé de l'événement. A Rio, c'était grandiose, et je ne me fais pas de souci, les Japonais sauront faire quelque chose de bien malgré le contexte.
 


Avec quels objectifs allez-vous à Tokyo?

Notre équipe est forte, nous le savons. Et je veux donc viser plusieurs médailles puisque je suis également qualifiée en individuel... Bien sûr, nous manquons beaucoup de repères en compétition, nous n'en avons eu qu'une seule en un an... Mais finalement, c'est un peu comme une année de blessures, et j'en ai connues dans ma carrière... Le fait de devoir gérer le stress d'un retour à la compétition, je connais cela... Mon expérience sera ma force, j'ai gagné en patience aussi pendant ces longs mois de crise. C'est un nouveau challenge d'être performante dans ces conditions, mais je suis confiante et je peux être ambitieuse.
 

Est-ce que ces Jeux seront le clap de fin de votre carrière ?

J'imaginais, et j'avais annoncé, avant la crise, que Tokyo serait en effet mon dernier objectif. Mais cette période a remis tellement de choses en question que je me laisse désormais beaucoup de liberté... Ce que je sais, c'est qu'il y aura un arrêt après ces Jeux, premièrement parce que je voudrais devenir maman. Mais de plus en plus de sportives ont montré qu'elles pouvaient revenir performantes après une grossesse, et elles sont de plus en plus soutenues dans ce type de projet. Donc pourquoi pas revenir ? Il ne faut pas oublier qu'en 2024, les JO auront lieu à Paris...
 

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