Denis Digel, producteur de légumes à Sélestat, évoque un carnage dans ses serres, ce lundi matin 17 avril. Environ 600 pieds de tomates lui ont été volés. "A mon avis, c'est un professionnel ou quelqu'un qui revend sur des marchés parallèles, comme des brocantes."
Des tomates, des salades, du persil, dans les serres de Denis Digel les plants sont à un moment crucial en cette mi-avril. Alors quand le maraîcher et ses ouvriers ont découvert le vol de la nuit de dimanche à lundi, c'était un choc.
"C'est une grande serre de 5000 mètres carrés" explique le producteur de Sélestat. "On venait de planter des tomates greffées, à 4 euros le pied, et des variétés de tomates cerises très chères, entre 1 euro et 1.60 la graine."
Le ou les voleurs ont arrachés les plants plutôt sauvagement d'après les constations de Denis. "Il n'a même pas pris toute les racines, donc ces pieds ne vont pas reprendre, ou mal."
Ce n'est pas le premier vol que subit un maraîcher. En 2022, Pierre Maurer a subi un vol massif de plusieurs centaines de pieds et en été, les producteurs de fruits font parfois les frais de gang de cueilleurs organisés.
"Une année, j'avais attrapé un couple de voleurs, en flagrant délit. Les gendarmes leur ont fait un rappel à la loi et j'ai pu récupérer mes plants" explique le producteur de Sélestat. "Une autre fois, il y a quatre ou cinq ans, en février, un voleur a découpé le plastique d'une de mes serres. Il s'y est introduit et a volé des plants de courgettes. Il en avait laissé, mais en partant, il a laissé la serre ouverte, alors durant la nuit, tout le reste a gelé."
Ces plants, c'est notre sueur, notre engagement
Le producteur va porter plainte, mais le préjudice pour lui est plus grand qu'on l'imagine. "Bien sûr il y a l'argent, mais c'est aussi un préjudice moral. Ces plants ont poussé à partir de graines que nous avons semées, c'est un peu comme des enfants. Bien sûr ce ne sont que des tomates, mais obtenues avec notre sueur, notre engagement. Je rappelle tout le temps à mes ouvriers qu'il faut prendre soin de chaque pied."
Ce vol va aussi créer un décalage dans les plantations du maraîcher. "Il faut retravailler le sol, car la terre est aplatie autour des pieds arrachés. Il faut aussi replanter le plus rapidement possible, mais trouver ces variétés n’est plus possible à cette époque, car ces plants étaient semés fin janvier."
Le maraîcher va devoir racheter des variétés de professionnels, mais selon lui " retrouver 600 plants de tomates comme ça, ça n'est pas simple. Ça compromet tout le planning." conclut-il, dépité.
Suite à sa publication sur Facebook, le maraîcher a reçu de nombreux messages de soutien. "Je l'ai aussi fait savoir pour que les collègues sachent qu'un ou des voleurs rodent." précise-t-il.