Pauline Boesch a 24 ans et des envies d'aventures, qu'elle veut vivre toute seule, et à vélo. L'Alsacienne part ce 1e mai pour un voyage de six mois sur les véloroutes de 19 pays d'Europe. Avec un message écolo et féministe.
Nous la joignons à la veille de son grand départ, plongée dans ses derniers préparatifs. Et à la question "qu'est-ce qu'on emmène quand on part pour six mois à vélo?", on devine son sourire au bout du fil : "le strict minimum !"
Pour ce voyage, qu'elle prépare depuis un an, Pauline Boesch aura avec elle son vélo, un gravel (mélange de vélo de route, de randonnée et de cyclocross, NDLR) auquel elle a donné le nom de "Bourlingus", et quatre sacoches dans lesquels transporter ce qui lui faut pour vivre et pédaler pendant six mois.
"Je prévois de loger au maximum chez l'habitant, explique la jeune femme de 24 ans. Mais j'aurai ma tente, de quoi me faire à manger aussi, pour pouvoir opter pour l'option camping et bivouac quand ce sera nécessaire. Au total, environ 20 kilos d'équipement..."
Pauline veut être aussi autonome que possible, tout en cherchant un maximum de rencontres sur son chemin. Et pour elle, c'est le vélo qui le permet le mieux. Elle qui a déjà traversé la France de son Alsace natale à Biarritz en 2021 a donc décidé d'utiliser ce mode de transport pour élargir encore son horizon, en traversant cette fois les frontières de 19 pays européens.
Fin des études, début de l'aventure
"C'est le bon moment pour moi : j'ai fini mes études de commerce fin 2023. J'ai la chance d'avoir ce temps devant moi, ces six mois de voyage, et j'avais vraiment envie de repartir à vélo."
J'avais envie de faire pause, de prendre du recul, de chercher ma voie pour la suite. Pour cela, voyager seule est nécessaire.
Pauline Boesch, aventurière à vélo
Avec un double engagement militant, écologique et féministe. Pour elle, au-delà d'un moyen de transport du quotidien, écologiquement responsable, le deux-roues est le meilleur mode de voyage "pour aller vers des lieux différents et prendre le temps de rencontrer les gens. J'ai prévu de m'arrêter dans des fermes biologiques par exemple, pour faire du woofing (le woofing permet de loger et d'être nourri, en échange de sa participation aux tâches de la ferme, NDLR)."
Son deuxième message est donc féministe. "Ce sont des questions que je me pose : on croise peu de femmes seules sur les routes... Je veux montrer qu'on peut très bien y arriver! Me challneger aussi, moi, toute seule, me mettre en confiance sur mes capacités..."
Je veux promouvoir le cyclisme d'aventure au féminin. Prouver qu'on prend très bien se débrouiller sur les routes, en étant une femme, seule.
Pauline Boesch, aventurière à vélo
Elle espère d'ailleurs rencontrer sur les routes d'autres aventurières comme elle, et envisage de ramener de son périple de quoi monter un film-documentaire pour défendre ses idées d'émancipation des femmes par le voyage à vélo.
10 000 kilomètres à la force des mollets
Au départ de Rhinau, son village bas-rhinois, Pauline prendra ce 1e mai la direction du nord de l'Europe, le Danemark, puis la Suède. Son itinéraire prévoit ensuite une traversée des pays baltes, avec l'objectif d'atteindre Athènes, en Grèce, avant de remonter vers l'Italie via l'Albanie, le Monténégro ou encore la Croatie. "J'ai prévu de traverser 19 pays, pour plus de 10 000 kilomètres à parcourir, uniquement sur des véloroutes, d'ici le mois d'octobre. Ma seule crainte? C'est la météo ! Pour le reste, je vais faire en sorte de tenir physiquement, de gérer la longueur de l'effort..."
Elle ne s'est pour cela pas spécialement préparée, elle qui est sportive de nature. Elle a prévu de rouler une semaine, à raison de 80 à 100 kilomètres par jour, avant de s'octroyer une journée de repos. Et parfois davantage, au gré des rencontres et des lieux traversés.
Une aventure qu'elle partagera sur son compte Instagram, et que vous pouvez soutenir via une cagnotte en ligne, ou un don à son association "en route bourlingus". Pauline estime avoir besoin de 7 000 euros pour boucler le budget de son voyage. Et a déjà en tête le projet qui pourrait la porter à son retour : la création d'un lieu alternatif d'accueil des voyageurs à vélo. Et surtout les voyageuses qui auraient envie de suivre son exemple d'aventurière à deux-roues.