En Alsace, il est interdit d'acheter tout pétard ou feu d'artifices jusqu'au lundi 4 janvier. Dans les points de vente, privés des profits de ce juteux marché, la mesure agace.
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Les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont accordé leurs violons pour interdire la vente des feux d'artifices et du moindre petit pétard jusqu'au lundi 4 janvier 2020. En cause : le triple contexte : sécuritaire (éviter les débordements de la Saint-Sylvestre), sanitaire (éviter les rassemblements), et terroriste.
Chez Fiesta Republic, on vend des costumes et des pétards pour toutes les grandes occasions à Strasbourg (Bas-Rhin, voir sur la vue panoramique ci-dessous). La patronne, Caroline Kemps, ne comprend pas la décision. Elle a répondu aux questions de France 3 Alsace.
À combien vont se chiffrer vos pertes ?
"C'est difficile à dire car CHAQUE année, on a une règle différente... Un coup, on ne vend que le 31, un autre, il ne faut juste pas vendre de
chandelles [un type de pétard; ndlr]. Les bonnes années, les pétards, c'est la moitié du chiffre d'affaires de décembre. Le stock est rentré fin octobre : ça représente plusieurs milliers d'euros.. On va garder en réserve pour l'an prochain, avec les costumes d'Halloween qu'on n'a pas pu vendre non plus..."
Avez-vous vécu une ruée avant l'interdiction de la vente ?
"Pendant le confinement, on avait un
click & collect, mais on a fait peu de ventes... Par contre, le lundi, j'ai eu un afflux d'habitués. Ce sont des pères de famille, qui ont de grands jardins. Ils venaient juste avant l'interdiction. On n'a pas eu de jeunes, en revanche : il faut savoir qu'on va plus loin que
la règle. On ne vend rien aux mineurs, et on exige la carte d'identité pour acheter le moindre petit pétard. On estime que c'est notre responsabilité."
Que pensez-vous de l'interdiction totale d'en acheter ce mois ?
"On mélange tout. Personne ne comprend cette interdiction... Mes clients, ce sont les familles qui ont de grands jardins pour les feux d'artifices. Ils ne sont pas concernés par la question des regroupements en place publique. Ni par les mortiers, interdits depuis les années 90, mais qui continuent d'être achetés illégalement en ligne. Il y a des envois clandestins pour tout. Cette interdiction ne va rien régler : elle va alimenter la contrebande..."