Alsace : pourquoi l’hypothèse de la vente du Mont Sainte-Odile est à prendre au sérieux

"Laisser tomber en ruines le Mont Sainte-Odile serait une démission irresponsable" selon l’archevêque Luc Ravel. La question de la vente du site fait bien partie des solutions avancées par l’archevêché pour faire face aux coûts considérables inhérents à ce lieu emblématique.

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Lundi 26 avril, France 3 Alsace révélait que l’archevêché de Strasbourg avait engagé en interne une réflexion autour des difficultés financières du Mont Sainte-Odile et que la vente faisait partie des hypothèses envisagées.

Cette information a fait grand bruit, relayée par de nombreux médias et amplifiée par les réseaux sociaux. Or, nous avons en notre possession le compte-rendu de la rencontre capitulaire du jeudi saint en date du 1er avril 2021. Cinq points étaient à l’ordre du jour : la vie du chapitre, la vie liturgique, la vie de la cathédrale, la vie du diocèse et la vie de l’Eglise universelle. 

Dans le quatrième point consacré à la vie du diocèse, il est fait mention de la refonte de la curie diocésaine. On peut y lire : "L’éventuelle cession de la nue-propriété du Mont Sainte-Odile à une collectivité publique fait partie de l’assiette de cette refonte". 

Dans ce document que France 3 Alsace s'est procuré, l'hypothèse est donc bien écrite noir sur blanc. Il ne s'agirait pas d'une vente classique mais d'une "cession de la nue propriété". En clair, dans ce type de cession, la mense épiscopale de Strasbourg, propriétaire des lieux depuis 1853, pourrait en garder l’usufruit, c'est-à-dire conserver l’usage et l’utilisation économique du lieu, tout en allégeant ses factures.

Luc Ravel, l’archevêque de Strasbourg a publié ce mercredi 28 avril en fin de journée un communiqué dans lequel il explique les "trois certitudes" qui habitent et guident "la démarche actuelle de réflexion pour pérenniser le Mont Sainte-Odile".

Pérenniser le Mont Sainte-Odile

Evoquant "des contraintes normatives et des déficits financiers annuels", l’archevêque justifie l’obligation de "trouver un autre modèle patrimonial" pour le Mont Sainte-Odile. Et d’ajouter : "Le laisser tomber en ruine serait une sorte de démission irresponsable".

Rassurant ceux qui pourraient s’émouvoir de futurs changements, Luc Ravel rappelle que "le Mont Sainte-Odile doit rester une plateforme spirituelle majeure pour les adorateurs, les pèlerins, les touristes et tous les chercheurs de sens".

Appelant les Alsaciens et les élus à trouver "la meilleure solution" pour le Mont Sainte-Odile, l’archevêque de Strasbourg termine en évoquant "un de ces tournants historiques dont il a eu le secret depuis treize siècles".

Affaire sensible

A l’archevêché de Strasbourg, on l’aura bien compris, le sujet est extrêmement délicat. François-Nicolas d’Alincourt, le directeur de la communication du diocèse précise que Monseigneur Ravel consulte actuellement les différents partenaires potentiels, notamment les collectivités, pour trouver des solutions afin d’alléger les factures : "Ce sont des questions de millions d’euros".

L’hôtellerie et la restauration sont gérées depuis l’automne 2019 par l’Alsacienne de restauration. Mais la crise sanitaire, venant jouer les trouble-fête, n’a pas permis de faire le plein.

"

Le sujet suscite des remous jusque dans le monde politique. Le président de la région Grand Est, Jean Rottner, a fait savoir via les réseaux sociaux (voir ci-dessous) qu'il avait demandé l'organisation d'une réunion avec l'Archevêché, les parlementaires et les intercommunalités pour envisager la future gestion du Mont Sainte-Odile.

Parmi les modèles inspirants pour repenser la gestion du site, François-Nicolas d’Alincourt cite le Mont Saint-Michel, géré pour la partie touristique par le département de la Manche, la région Normandie et la région Bretagne. La vie spirituelle est animée par les Fraternités monastiques de Jérusalem, une fraternité mixte et citadine. Ils sont aujourd’hui 10 à résider à l’abbaye : 5 frères et 5 sœurs.

Quoiqu’il en soit, le sanctuaire reste au cœur des préoccupations du diocèse : "On fait tout pour le sauver, le protéger", conclut-il.

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