Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé ce mercredi la ville de Strasbourg à inhumer "le plus rapidement possible" et "dans l'anonymat" Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat du marché de Noël, pour "éviter d'en faire une victime".
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé mercredi la ville de Strasbourg à inhumer "le plus rapidement possible" et "dans l'anonymat" Chérif Chekatt, auteur de l'attentat du marché de Noël, pour "éviter d'en faire une victime".
"Le plus rapidement possible pour que l'on ne parle plus de lui"
"J'appelle les autorités à respecter la loi du pays, à ne pas faire de cet assassin une victime et qu'on l'enterre le plus rapidement possible pour que l'on ne parle plus de lui", a déclaré à l'AFP Abdallah Zekri, délégué général du CFCM. Loin d'être une évidence pour la ville de Strasbourg, qui estime pouvoir refuser l'inhumation en cas de risque de trouble à l'ordre public. Le maire Roland Ries défend sur ce point la même ligne que son premier adjoint Alain Fontanel, selon lequel “la sépulture du terroriste n’a pas sa place à Strasbourg”.De son côté le CFCM met en avant la loi, en cooccurrence l'article L2223-3 du Code général des collectivités territoriales, "qui dit notamment que toute personne résidente dans une commune doit être enterrée dans la commune". Selon Abdallah Zekri, "il va y avoir des salafistes, des intégristes, qui vont dire que Chérif Chekatt est une victime et qu'on ne veut pas de lui. On veut qu'il soit enterré d'une manière anonyme dans le cimetière musulman de Strasbourg [pour] faire taire la polémique, alors que des familles souffrent et ont perdu des êtres chers à cause de ce criminel."
Les précédents Mohamed Merah et Larossi Abdallah
Toujours selon l'AFP, aucune demande de la famille de Chérif Chekatt concernant sa dépouille n'était encore parvenue à la municipalité jeudi. La question des dépouilles de terroristes embarrasse en France après chaque attentat. Le cas de Mohamed Merah, abattu après avoir tué sept personnes, avait déjà été épineux à Toulouse en 2012. Sans alternative véritable, sa dépouille avait finalement été ensevelie dans un cimetière de la banlieue toulousaine, dans une tombe anonyme et en dehors des horaires d'ouverture du cimetière.En 2016, le Conseil d'Etat a rendu une décision autorisant le maire de Mantes-la-Jolie à refuser d'inhumation de Larossi Abdallah dans un cimetière communal. L'homme avait assassiné un policier et son épouse à leur domicile. La juridiction administrative suprême validait ainsi la nécessité de prévenir les risques de troubles à l'ordre public. Un argument sur lequel s'appuierait la mairie de Strasbourg pour étayer son éventuel refus d'inhumer Cheriff Chekatt.