Bas-Rhin : la cheminée de l'ancienne brasserie Fischer de Schiltigheim qui menaçait de s'effondrer a été démontée

La cheminée qui dominait de ses 39 mètres le site de l'ancienne brasserie Fischer, à l'entrée de Schiltigheim, a été démontée dans la nuit du 31 janvier au 1e février. Elle s'était enfoncée de deux mètres dans le sol et menaçait de s'effondrer. Le quartier avait dû en partie être évacué.

Il n'aura fallu que trois heures au cœur de la nuit schilikoise pour faire tomber de plus de 30 mètres la cheminée emblématique du site Fischer. Et ainsi effacer près de deux siècles de présence. L'ouvrage, qui datait de la fin des années 1830, était d'ailleurs inscrite aux monuments historiques, comme quatre autres bâtiments du site. La direction régionale des affaires culturelles a dû donner son accord pour le démonter.

Mais il y avait urgence, car en fin d'après-midi, ce mardi 31 janvier, les ouvriers de la Cogedim, maître d'œuvre des travaux de transformation du site, alertent d'un affaissement important de la structure, qui s'est enfoncée de plus de deux mètres dans le sol, et menace donc de s'écrouler. "Cette cheminée est l'identité de ce site. Néanmoins, il y avait danger d'effondrement et donc risque sur les biens et les personnes. La déconstruction était, à mon sens, la seule décision à prendre", estime la maire de la ville, Danielle Dambach (EELV).

Une expertise est d'ores et déjà lancée pour comprendre l'origine de cet effondrement. Toujours selon la maire, les galeries souterraines, creusées en nombre sous la ville à une époque où il fallait conserver la bière au frais, avaient été rebouchées. Son 1e adjoint, Patrick Maciejewski, avançait tout de même la possibilité que certaines aient pu être oubliées.

Depuis deux mois déjà, des travaux de consolidation et de rénovation de la cheminée étaient en cours, menés par une entreprise spécialisée, sur cet élément du site, qui devait être conservé. Le matin même de l'affaissement, des ouvriers s'y affairaient. Mais une fois l'alerte donnée, le site évacué, la décision a donc été prise de la démanteler, grâce à un robot installé dans une nacelle. De minuit à trois heures, il a déconstruit l'ouvrage jusqu'à n'en laisser que quelques mètres de hauteur, qui ne représentent plus de danger.

Ce mercredi matin, les 60 personnes qui avaient dû quitter leur logement ont pu le regagner et ainsi mettre fin à une nuit d'attente. L'école pourra rouvrir dès jeudi 2 février, le magasin évacué mardi était également à nouveau accessible ce mercredi matin.

Le vaste chantier de réhabilitation, mené par Cogedim, n'est lui pas remis en cause selon le directeur régional de l'entreprise, Philippe Kindo.

Ce mardi 31 janvier, toute la circulation avait dû être bloquée à l'entrée de la commune de Schiltigheim (67), au nord de Strasbourg. La police avait barré l'accès de la route de Bischwiller et bouclé tous les accès. Ni les piétons, ni les cyclistes, ni les automobilistes ne pouvaient accéder au site. Les journalistes présents sur place, pourtant hors de tout périmètre présentant un quelconque risque, ont été éloignés par la police, comme si la fin du monde était en approche,  "selon des consignes de la préfecture" qui n'a pas donné suite aux protestations, notamment, de France 3.

Un immeuble d'habitation a été évacué, ainsi que l'école Simone Veil, le magasin Lidl a fermé ses portes. De très nombreux pompiers ont été dépêchés sur place pour évaluer la situation.

A 20h30, la décision a été prise de "déconstruire brique par brique" la cheminée pour éviter tout risque, a indiqué Daniele Dambach, la maire (EELV) de Schiltigheim lors d'un point presse à proximité du site. 

Selon les forces de l'ordre qui ont communiqué dans un tweet, la structure mesure 39 mètres de hauteur. 

C'est vers 16h30 que l'alerte a été donnée sur le chantier. La cheminée se serait affaissée de plus de 2 m dans le sol et pencherait maintenant sur une grue du chantier qui elle-même pourrait menacer le chantier et les habitations alentours. La Cogedim, qui assure le chantier, a donné l'alerte.

Les riverains pourront être hébergés au gymnase des Malteries, selon la directrice de cabinet de la ville de Schiltigheim, Zoé Benali. "J'attends depuis près de deux heures, et je ne sais toujours pas si je vais pouvoir rentrer chez moi", a confié Jimmy à un de nos journalistes sur place. Plus tard dans la soirée, la maire de Schiltigheim a précisé que seule une ou deux familles s'étaient rendues au gymnase. Les autres (environ 80 personnes) ont trouvé une solution d'hébergement dans un hôtel ou chez des proches.

Le site, fermé depuis l'année 2009, fait l'objet d'une réhabilitation depuis 2015. Le projet mêle logements, commerces et écoles. Depuis la fermeture du site, plusieurs effondrements de chaussée ont été provoqués par les anciennes galeries souterraines. Les galeries située sous Fischer ont pourtant été comblées, selon la maire de Schiltigheim qui ne disposait pas, à ce stade, d'explications sur l'origine de l'incident. La cheminée qui menace de s'effondrer est classée. Initialement,  elle ne devait pas être démolie dans le cadre de ce projet.

La mairie de Schiltigheim fera le point sur la situation mercredi 1er février au matin.

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