Le Conseil de l'Europe vient de rendre publique une enquête qui porte sur le sport féminin et les données recueillies dans quatre pays pilotes montrent que la disparité reste très importante entre les hommes et les femmes. A fortiori dans une discipline comme la boxe.
Début décembre, le Conseil de l'Europe a publié une enquête qui porte sur le leadership, l'encadrement technique, la pratique sportive, la violence fondée sur le genre et la représentation médiatique du sport féminin. Les données et les bonnes pratiques recueillies en la matière dans les quatre pays pilotes - Espagne, Finlande, France et Roumanie - montrent que la disparité reste très importante entre les hommes et les femmes.
Aujourd’hui, le nombre de femmes à pratiquer une activité est de plus en plus important. Mais malheureusement, les sportives ne sont pas logées à la même enseigne que leurs homologues masculins.
Vice-championne olympique à Rio, Sarah Ouramoune a dû patienter longtemps pour voir enfin se concrétiser son rêve olympique. « Il a fallu attendre vingt ans, que la boxe féminine soit à nouveau autorisée en France en 1999 et intègre le programme olympique en 2012. Les qualifications sont assez difficiles parce qu’il y a trois catégories avec seulement douze places chacune. »
Une longue route pour l'égalité
Voir des boxeuses sur un ring semble aujourd'hui une évidence mais l’histoire de la boxe féminine n’est que très récente. La Strasbourgeoise Yvette Palatino a été la première femme en France a décroché un brevet d'état option « boxe ».Elle raconte : « on avait en boxe éducative jusqu’à un certain âge : à partir de 10 ans elles partaient car elles ne pouvaient plus continuer [légalement]. Soit elles partaient vers d’autres sports, soit vers d’autres pays pour prendre une licence de boxe anglaise »
Stéphanie Ducastel est boxeuse professionnelle et championne du monde en catégorie poids plume. Malgré ce titre planétaire, être boxeuse professionnelle ne signifie pas pouvoir vivre de sa passion. Elle travaille, elle enseigne dans un établissement privé strasbourgeois.
Alterner ces deux métiers, c’est essentiel pour elle. « Je suis [boxeuse] professionnelle, mais je suis aussi professeure d’EPS. Je ne peux pas gagner ma vie avec la boxe. Il faudrait combattre tous les mois, et ça ce n’est pas possible, » admet-elle.
La boxe féminine semble de beaux jours devant elle : en 2014, 19 % de licenciés à la Fédération française de Boxe sont des femmes. Et Angela, la fille d'Yvette Palatino, est prête à reprendre le flambeau.