Déconfinement : "il y a urgence", l'Etablissement français du sang du Grand Est lance un appel aux dons

Après une générosité notable en dons du sang lors du confinement, l'Etablissement français du sang est dans une situation délicate : des donneurs moins disponibles, des besoins accrus avec la reprise des programmes opératoires et une diminution des réserves. Il faut donner, il y a urgence.
 

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Depuis le déconfinement, l’Etablissement français du sang du Grand Est est confronté à une nette diminution des dons. Les réserves se tarissent alors que les besoins se sont accrus. A Strasbourg, l’EFS en appelle à la générosité des donneurs alsaciens.

 

Confinement et solidarité

La collecte de sang ne s’est jamais arrêtée pendant le confinement. Elle était couverte par une dérogation préfectorale en raison de son enjeu vital. Dans les villages, la mobilisation des Alsaciens a été notoire.

 



"On a eu une fréquentation des points de collecte très importante durant le confinement", note en préambule le docteur Sophie Reuter, responsable des prélèvements à l’EFS du Grand Est, "les Alsaciens ont été particulièrement généreux en dons de sang, de plaquettes et de plasma. Il faut les en remercier chaleureusement. C’est grâce à eux que nous avons pu tenir pendant la crise".


La générosité alsacienne est une spécificité locale. Elle est même quantifiée : au niveau national, la proportion des donneurs (c’est-à-dire ceux qui ont entre 18 et 70 ans) est de 4% alors qu’en Alsace, elle se situe entre 4,5 et 5%.

 

Déconfinement et besoins accrus

"En temps normal, on tourne avec 700 dons par jour en Alsace" , raconte le docteur Sophie Reuter, "aujourd’hui, on est clairement en dessous". Avec le déconfinement, les donneurs sont devenus un peu moins disponibles. Une quinzaine de points de collectes a été annulée : impossible en effet de prélever dans les lycées, les universités et dans certaines entreprises, habitués à l’exercice en temps normal. Résultat : un net recul des dons depuis le 11 mai. Les besoins, eux, n’ont pas reculé. Bien au contraire.

"Les programmes opératoires retardés pendant le confinement ont repris et avec eux, les besoins en produits, que ce soit du sang, du plasma ou des plaquettes, ont nettement augmenté" explique le docteur Sophie Reuter. L’inquiétude est palpable : "au niveau national, on dispose de 83.000 poches de réserve alors qu’on aurait besoin de 90.000".

 

De nouvelles règles sanitaires en vigueur

Crise du covid19 oblige, l’EFS a dû s’adapter, comme tout le monde, aux nouvelles règles sanitaires du moment. Les conditions d’accueil ont été quelque peu modifiées.

Il faut désormais venir seul ; si une personne accompagne, elle reste à l’extérieur. Le lavage des mains est obligatoire dès l’entrée dans l’établissement au savon ou gel hydro-alcoolique mis à disposition. Un masque chirurgical est remis à chaque donneur avant de rentrer dans les salles de prélèvements. Chaque salle a été organisée afin de limiter le respect de la distanciation d’un mètre, ce qui limite le nombre de donneurs dans chaque pièce.

Tout ce dispositif risque d’impacter aussi le délai du prélèvement. A l’intention des donneurs, le docteur Sophie Reuter précise que, compte tenu des normes en vigueur, il vaut mieux prévoir de bloquer une heure et demie sur son planning, contre une heure en temps normal.

 

Venez nombreux, mais pas tous en même temps

Le besoin est réel. Comme à chaque fois, les médias relayent l’information, les donneurs se précipitent les trois jours suivants et après plus rien, ou presque. "Le besoin en sang, plasma et plaquettes est réel. Mais on a vraiment besoin que les dons s’étalent dans le temps".

Pourquoi ? Parce que les produit sanguins sont périssables : 7 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges et un an pour le plasma qui est, lui, congelé. Et puis, il y a une période toujours tendue qui approche : les grandes vacances. Si certains vont s’aérer loin de l’Alsace, les malades restent des malades et leurs besoins ne faiblissent pas.

Rappelons que l’on peut donner tous les deux mois : en clair, ceux qui ont donné en début de confinement peuvent revenir. Ils sont attendus les bras ouverts. Pour ceux qui auraient contracté le covid19, il faut en être guéri depuis 28 jours. Tout cela sera abordé dans l’entretien préalable au don conduit par le médecin ou le personnel infirmier formé. Evidemment, en cas de symptômes, on s’abstient.

Derrière recommandation : avec les normes en vigueur qui rallongent un peu la prise en charge, il se peut qu’il faille attendre. "N’hésitez pas à revenir un peu plus tard", conseille le docteur Sophie Reuter.

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