Suite à l’appel national, le sang des donneurs n’a fait qu’un tour. Ces derniers ont répondu présents et se sont présentés en grand nombre, ce jour, au centre de transfusion sanguine de Reims. Une affluence inhabituelle engendrée par un esprit de solidarité lié la crise du COVID-19.
La médecin demande gentiment aux derniers arrivés s‘ils veulent bien attendre à l’extérieur tant l’affluence est importante dans le hall trop exigu. «Je suis désolée mais il faut que l’on respecte une distance d’un mètre, c’est important.»
Dans le contexte de la crise du Coronavirus, les donneurs se sont rendus en masse au centre de transfusion sanguine de Reims. Ils ont répondu présent à l’appel national relayé par les médias. A 11h30, une cinquantaine de personnes avait déjà donné leur sang. Coralie, infirmière, qui enchaîne les prélèvements confie en souriant : «Nous sommes contentes, il y a beaucoup de monde. Ça donne du boulot. Mais on attendra ce soir pour se plaindre quand on sentira les courbatures.»
Dans la salle, l’ambiance est calme. L’espace entre les fauteuils freine les conversations. Pourtant chacun a l’air satisfait d’être là. Alain, 64 ans, salarié de la Poste n’est pas venu depuis sept ans, mais aujourd’hui il a pris le temps. « J’ai entendu l’appel télévisé du Pr Salomon, directeur national de la santé, à la télé et comme je ne peux plus travailler à cause du coronavirus, je n’ai pas hésité. La propagation du coronavirus, ça pousse à la solidarité.»
Isabelle 57 ans s’est déplacée de Rethel dans les Ardennes. Elle explique : «ça faisait déjà un petit bout de temps que je me disais qu’il fallait que je donne mon sang. Ce matin, j’ai entendu l’appel sur France Inter, alors je me suis dit que c’était le moment.»
Laetitia, 28 ans, est venue avec son compagnon Alexandre. Ce sont des habitués. "En ce moment, on est bloqué à la maison alors on a du temps. Ça libère des créneaux pour donner son sang." Le docteur Murielle Blaison, responsable des prélèvements de la Marne, ne sait plus où donner de la tête. Avec sa collègue, elle cumule les entretiens médicaux préalables aux dons. « C’est très réconfortant cette mobilisation, il y a un véritable esprit d’entraide. Depuis les mesures de confinement, on avait constaté une baisse de 50% des dons, c’était inquiétant. »
Pourtant, il n'y a aucun problème avec l’application des règles de confinement. Le don du sang fait partie des motifs dérogatoires au titre de l’assistance aux personnes vulnérables. Depuis hier, le message a donc été bien reçu.
Murielle Blason ajoute : « La crise risque de durer plusieurs semaines et il faudra continuer à assurer le flux pour constituer des poches pour les traitements au long cours et ceux du cancer.»
A l’accueil, le téléphone n’arrête toujours pas de sonner. Pour le don de plasma les installations sont saturées, des rendez-vous sont pris. Pour le don du sang, on invite les personnes à différer leur déplacement de quelques jours voire de quelques semaines. L’essentiel, c’est de ne pas oublier.Nous encourageons les donneurs, si possible, à étaler leurs visites dans le temps.
- Dr Muriel Blaison, responsable des prélèvement de la Marne