Élection américaine 2024 : la réélection de Donald Trump sidère les jeunes, "je ne suis pas sûre d'aller en cours après ça"

Tôt ce mercredi 6 novembre, près de 150 personnes ont suivi à Strasbourg la fin de la nuit électorale américaine et le retour au pouvoir de Donald Trump. Parmi elles, plusieurs étudiants et étudiantes des deux côtés de l'Atlantique.

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La fin de la nuit du 5 au 6 novembre 2024 était promise à un duel serré entre Kamala Harris et Donald Trump, les deux candidats à la présidence des Etats-Unis. Au lieu de cela, l'élection du républicain a été rapidement scellée, comme ont pu le constater à Strasbourg 150 personnes, curieuses de suivre cette élection unique en son genre.

Au premier étage de la maison Kammerzell, au pied de la cathédrale, le discours de victoire du 45e et désormais 47e président des Etats-Unis est retransmis sur les deux télévisions installées pour l'occasion, branchées sur CNN depuis plusieurs heures.

Devant, Neve, Sophia, Anna et Teresa, toutes la vingtaine, rient jaune, regardent le sol, ne comprennent pas. La lutte entre Harris et Trump n'a pas eu lieu, tant le second a remporté les Etats-clefs de cette élection les un après les autres. Sophia et Anna, deux sœurs jumelles du College of the Holy Cross, dans le Massachussets, se lancent dans une analyse.

"Je pense que Harris paie la stratégie globale du parti démocrate, qui a bien trop tardé pour la désigner candidate alors qu'on savait depuis longtemps que Joe Biden n'était pas en état de se représenter", assure la première, dépitée de voir la réélection de Trump se profiler. "Je ne suis pas sûre d'être en état d'aller en cours après ça", sourit nerveusement sa sœur.

Je prends un peu plus conscience de l'impact qu'on les Etats-Unis dans du monde

Sophia

Etudiante américaine à Strasbourg

Leurs camarades, qui étudient comme elles en ce moment à Sciences Po Strasbourg, suivent depuis la fin de la nuit l'élection présidentielle, à des milliers de kilomètres de leur pays. "Je ne m'attendais pas à ce que les Français se lèvent aussi tôt pour regarder l'élection d'un pays qui n'est pas le leur. Avec ce genre d'événement, je prends un peu plus conscience de l'impact qu'ont les Etats-Unis dans du monde", complète Sophia, qui a comme ses camarades voté pour la première fois cette année, à distance.

"Je sens que dans notre génération, on discute de plus en plus de la politique chez les jeunes. Peut-être que c'est parce que les idées sont plus polarisées aussi ! En tout cas, les réseaux sociaux ont accéléré tout ça", assure-t-elle.

Des graphiques, des cartes, et deux couleurs : le bleu et le rouge, respectivement symboles des candidats démocrate et républicain à la Maison Blanche. Voici ce que scrutaient les 150 personnes conviées à ce petit-déjeuner électoral, quand elles ne louchaient pas sur les croissants et le café.

Vivre les résultats ensemble et pas au réveil

Organisé par l'association Alsace-Etats-Unis, cet événement matinal réunissait élu locaux, consule générale des Etats-Unis, Américains vivant en Alsace, ou encore étudiants. Âgé de 20 ans, pin's aux drapeaux français et américain sur son costume, Arthur Abadie se devait d'être présent ce mercredi matin.

"C'est une journée importante, avec énormément d'enjeux qui dépasse les frontières américaines", explique celui qui compte travailler plus tard dans les relations internationales. "Ce moment, il faut le partager. Je n'aurais pas aimé rester chez moi et découvrir les résultats ce matin au réveil", continue-t-il alors que derrière lui, la chaîne américaine CNN annonce la victoire de Donald Trump en Géorgie, un deuxième Etat-clef après le gain de la Caroline du Nord moins d'une heure plus tôt. 

Mais rapidement, l'atmosphère joyeuse de ces invités, majoritairement acquis à la cause de Kamala Harris, s'est dissipée, à mesure que le nombre de grands électeurs glanés par Trump se rapprochait de la barre fatidique des 270, synonyme de victoire. Les échanges en anglais ou en français avec un joli accent d'outre-Atlantique qui allaient jusqu'ici bon train, se sont atténués. "Nous avons choisi de couper le son de la télévision parce que les écrans sont très parlants avec leurs statistiques. Surtout, ce sont vos discussions qui sont intéressantes", tente de rassurer le président de l'association Alsace-Etats-Unis Philippe Choukroun à son audience.

La mine des mauvais jours

Alors que les machines à café se remplissent aussi vite qu'elles ne se vident, la victoire de Trump se rapproche de plus en plus et devient inéluctable. Les visages se ferment, des applaudissements timides ponctuent les différentes interventions au micro. La carte des Etats-Unis rougit, tout comme la plupart des visages. Jusqu'à l'intervention télévisée de Donald Trump. 

Un discours interrompu par Philippe Choukroun, obligé de rendre la salle et de couper une nouvelle fois le son. "De toute façon, il peut parler pendant des heures", lâche-t-il avant de conclure par cet au revoir : "Vive les Etats-Unis, quand même..."

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