Elections européennes : la galère des petites communes en manque d’assesseurs

Dimanche 26 mai 2019 marque le jour des élections européennes. Un scrutin qui a du mal à mobiliser. Certaines communes peinent à trouver trouver des citoyens bénévoles pour la mission d'assesseur, comme Wittelsheim et Wittenheim dans le Haut-Rhin. 
 

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Ils sont indispensables à la tenue des bureaux de vote, et pourtant... A l’image des électeurs, les assesseurs semblent eux aussi se désintéresser des élections européennes. Ces citoyens bénévoles, notamment chargés de vérifier les identités des votants et de les faire émarger, ne se bousculeraient pas pour participer à un scrutin souvent pointé du doigt pour le peu d’intérêt qu’il suscite. "Ce sont des élections que personne ne comprend" confirme Yves Goepfert, maire de Wittelsheim.

Cette petite commune haut-rhinoise du bassin potassique, qui totalise onze mille habitants, a eu du mal à boucler son organisation électorale. Sur 45 assesseurs nécessaires pour assurer la bonne tenue de 9 bureaux de vote, trois manquaient à l’appel. "On a dû recourir à des agents communaux" explique l’édile. Autrement dit, la municipalité s’est résolue à mettre la main au porte-monnaie pour employer des fonctionnaires. "Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Nous sommes confrontés au même problème avec les élections régionales qui mobilisent de moins en moins. Cependant, nous n’étions jamais allés jusqu’à trois recrutements" précise encore Yves Goepfert. "C’est une dépense de personnel imprévue. On n'avait pas pensé à ça au moment de boucler le budget."

A quelques kilomètres de là, Antoine Homé, maire de Wittenheim, peut enfin souffler. "On est bons, maintenant" lance-t-il avec soulagement. La commune a constitué son planning d’assesseurs, avec difficulté. "En général, on a des gens fidèles, membres des instances de proximité, engagés dans la démocratie participative, mais il faut bien avouer que c’est plus simple lors des présidentielles ou des municipales qui parlent à tous." Pour relancer l’attractivité autour des européennes, la municipalité a décidé d’offrir symboliquement une rose aux femmes assesseurs qui seront mobilisées dimanche. "Il faut saluer le fait que tous et toutes vont donner 5 heures de leur temps, un dimanche, un jour de fête des mères" avance-t-il encore.

 

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A défaut de sortir le chéquier et d’offrir des fleurs, la ville de Barr dans le Bas-Rhin a, elle, fait appel à ses idées. Pour inciter ses concitoyens à siéger dans ses 5 bureaux, elle a lancé une campagne d’affichage sur ses panneaux d’information lumineux. "On a mis en place un vivier d’assesseurs disponibles et volontaires au fur et à mesure des années, mais pour la première fois, nous avions besoin de renouvellement. Certaines personnes nous disaient : je peux venir, mais si tu trouves quelqu’un d’autre, c’est mieux", explique Isabelle Michelle, responsable du service population à la ville. Résultat, 8 personnes se sont manifestées. Objectif atteint !
 

"Personne n’y comprend rien"


Comment expliquer ce manque d’engagement ? Au-delà de la fête des mères qui tombe également ce dimanche 26 mai 2019,  le vrai problème résiderait dans le désamour des Français pour une échéance électorale de laquelle "ils sont détachés", affirme Yves Goepfert. "Nos concitoyens ne savent même pas à quoi servent les institutions européennes. Personne n’y comprend rien, d’autant plus en 2019. Avec 34 candidats, il y a de quoi en perdre son latin. Et de toute façon, ce qui intéresse les gens, c’est surtout le pouvoir d’achat et la santé. Pour eux, les enjeux de l’Europe sont loin de leur quotidien." 

Quid de la jeunesse, de la relève ? L’élu se pose la question. "Je crains qu’on aille de plus en plus vers des élections tenues par des professionnels. Les assesseurs étaient jusque-là des gens d’un certain âge, avec une certaine notion de l’engagement. Les jeunes aujourd’hui n’ont plus le temps, et eux non plus ne sont pas vraiment passionnés par l’Europe."

Reste une interrogation, qui n’en est pas vraiment une, tant la fatalité semble acquise autour des européennes. "Ça sera sans doute faible" présage Antoine Homé. Et les derniers sondages lui donnent raison. La mobilisation électorale française tournerait autour de 40% seulement...

Dans la majorité des communes, les bureaux de vote ouvriront à 8 heures et fermeront à 18 heures. Dans les très grandes villes, le scrutin restera ouvert jusqu'à 20 heures. 
 
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