Enfant électrisé lors d’un atelier de gravure sur bois : un an de prison avec sursis pour l'animateur et l'association

Dans le cadre d'une activité périscolaire de gravure sur bois, Sacha, 10 ans, a été électrisé en juin 2019 dans la cour de l'école Gustave-Doré à Strasbourg. L'enfant avait dû être amputé de la main droite. Le 8 juin 2023, le tribunal a condamné l'animateur de l'atelier et son association à douze mois de prison avec sursis.

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Le tribunal correctionnel de Strasbourg a rendu son délibéré ce jeudi 8 juin 2023 dans le cadre de l'affaire de Sacha, 10 ans, qui a été électrisé et grièvement blessé en juin 2019 lors d'un atelier périscolaire. L'animateur et l'association Les Disciples dont il dépendait ont respectivement été condamnés à un an de prison de sursis. Cette dernière devra verser la somme de 50.000 euros à la famille de l'enfant.

Une délivrance pour les parents de l'enfant. "Nous trouvons que le jugement est plus juste que les réquisitions. La faute est établie et la culpabilité est reconnue. [...] La peine, on l'a accueillie avec soulagement. La juge nous a entendus, alors qu'on a jamais eu la parole durant cette affaire. On a toujours été seuls pour se battre", rappelle la mère de Sacha après le rendu du jugement. 

Les faits remontent au 4 juin 2019. Sacha, élève de CM1, a été électrisé dans la cour de l'école Gustave-Doré à Strasbourg alors qu'il participait à un atelier de gravure sur bois organisé par Les Disciples, avec la technique de Lichtenberg. Ce procédé permet de faire passer le courant électrique d'un bout à l'autre de la pièce de bois. L'animateur avait mis au point un engin artisanal en bricolant un transformateur de micro-ondes.

Ce jour-là, on l'a envoyé à la mort.

Mère de Sacha

Au cours de l'activité, l'enfant reçoit une décharge de 2.000 volts. L’animateur est victime lui aussi. Il retient l’enfant de tomber et tous deux se retrouvent à terre, inconscients et en arrêt cardiaque. Les personnes présentes tentent de couper l'arrivée d'électricité, mais n'y parviennent qu'au bout de plusieurs minutes. "On a déposé Sacha à l'école en bonne santé. Mais en fait, ce jour-là, on l'a envoyé à la mort. Sacha est décédé pendant 10 minutes avant d'être réanimé par les secours", regrette la mère.  

Après le drame, Sacha est admis à l'hôpital, où il est soigné durant un mois. Brûlé au 3ᵉ degré sur le thorax et aux avant-bras, il subit des greffes et une amputation de la main droite, et a toujours des séquelles aujourd’hui.

La Ville mise en cause par les parents

Au procès, qui a eu lieu le 1er juin, les parents regrettent une absence de mise en cause de la Ville de Strasbourg. "Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette histoire. La Ville de Strasbourg doit être mise en cause et ça ne doit pas s'arrêter là", affirmaient-ils sur le parvis du tribunal correctionnel. 

Ils regrettent que les mots prononcés dans la salle d'audience ne parlent jamais de la responsabilité de la Ville. "L’activité est branchée parce que le responsable du site périscolaire (ndlr : de la Ville) prend une rallonge, permet qu’elle soit branchée dans son bureau et on ne dit pas non plus qu’on ne peut pas couper le courant quand Sacha est électrisé parce que le local où est situé le disjoncteur est fermé, par l’école. Et l’école, elle est sous la responsabilité de la Ville de Strasbourg et ça, on ne le dit pas non plus", avait confié la mère de Sacha à France 3 Alsace. 

Au lendemain des évènements, la famille avait décidé de porter plainte contre la municipalité, toutefois elle a été classée sans suite. Elle prévoit de contester la décision et de faire appel. 

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