Une quinzaine de volontaires du collectif GCO Non Merci ont passé la journée de mardi 26 avril à compter les camions sur la M35 et sur le nouveau GCO. Chiffres à l'appui, ils veulent montrer que le report de trafic ne se fait pas comme prévu par Vinci.
Le collectif GCO Non Merci n'a certainement pas abandonné la bataille des chiffres. Mardi 26 avril, une quinzaine de volontaires motivés se sont postés sur trois points d'observation afin de compter les camions sur la M35 et sur le nouveau GCO.
Une action qui s'inscrit dans le cadre d'une journée d'appel national pour dénoncer les projets polluants. " Nous voulons nos propres chiffres, explique Bruno Dalpra, membre du collectif, afin de pouvoir les comparer avec les chiffres officiels qui sont ceux de Vinci", dont la filiale ARCOS est le concessionnaire du GCO.
Selon ce dernier, l'autoroute à péage accueillait en février 13.000 véhicules par jour, dont 6.000 poids lourds par jour ouvré, ce qui correspondrait aux prévisions de report du trafic poids lourd.
Comptage sur trois ponts
Les militants étaient donc positionnés sur ces 3 ponts ce mardi :
- Strasbourg / M351 (pont du tram D) –
- point B Pfulgriesheim/Pfettisheim
- point C Kolbsheim
Bruno Dalpra, lui, était sur le pont du Tram D, qui enjambe la M351 au niveau de Hautepierre. Entre 6h du matin et 19h le soir, lui et ses camarades ont relevé le passage de 1460 camions, 240 bus et cars, et 4053 utilitaires.
"Pour moitié, des plaques d'immatriculations locales, mais donc aussi, 50% de poids lourds et semi-remorques avec des plaques étrangères". Des véhicules qui en théorie n'auraient rien à faire sur cette portion de route désormais réservé aux dessertes locales. "Est-ce qu'ils vont faire des livraisons à Strasbourg ou est-ce qu'ils contourne la règlementation? On n'a aucun moyen de le savoir" reconnait Bruno Dalpra.
Il faudra attendre quelques jours pour un bilan définitif, mais selon un décompte partiel sur la D31 entre Pfulgriesheim et Pfettisheim, 1.008 camions ont emprunté cet axe entre 8h et 12h.
"Pour notre part, nous devons faire avec nos propres moyens. On ne peut pas organiser de comptage tous les jours sur un mois, admet Bruno Dalpra, mais on prévoit malgré tout d'organiser d'autres opérations avant juin, pour avoir des données plus précises"
Des données chiffrées à faire valoir dans un débat qui n'est pas clos, car malgré la mise en service de cette autoroute, le tribunal administratif doit encore se prononcer sur la validité de l'arrêté préfectoral autorisant le chantier, alors que l'infrastructure est en service depuis cinq mois. Elle a été ouverte à la circulation le 17 décembre en dépit de cet imbroglio administratif et juridique.
Mais au-delà de la question du GCO, le collectif veut interroger sur le trafic automobile, et en particulier des poids lourds qui ne baisse pas selon eux, faute de solutions comme le ferroutage.