À Strasbourg, l'hôtel Graffalgar souhaite installer un "frigo solidaire" sur son trottoir. Il pourrait recueillir les denrées non consommées du restaurant et celles du voisinage afin de nourrir les passants intéressés. Les initiateurs du projet ont lancé une cagnotte pour se procurer le frigo.
À deux pas de la gare de Strasbourg, les fresques murales des alentours de l'hôtel Graffalgar attirent le regard des passants. Bientôt, la rue singulière de la Petite course accueillera aussi un "frigo solidaire", situé à l'entrée du restaurant de l'établissement.
L'objectif : réduire le gaspillage alimentaire. Les denrées non vendues par l'hôtel-restaurant pourront être entreposées dans l'épais réfrigérateur et mises à disposition des passants, à l'extérieur. Le concept est né en Allemagne et s'est développé dans certaines capitales européennes comme Paris, où Dounia Mebtoul, restauratrice, a créé l'association "Les frigos solidaires" pour disperser l'initiative un peu partout en France.
À Strasbourg, l'idée d'implanter un frigo est venue d'une équipe d'étudiants en management. "Ils étaient séduits par l'idée et ont appelé des restaurateurs et hôteliers. Ils m'ont contacté, alors que je souhaitais justement créer un coin dédié aux initiatives de quartier," raconte Vincent Faller, le gérant du Graffalgar. Les étudiants, menés par Séverin Meuillet et Cagri Parlakkilic, déjà impliqués dans la lutte anti-gaspillage, ont donc lancé une cagnotte en ligne pour pouvoir se fournir le frigo par l'association des Frigos solidaires. Celle-ci se termine d'ici une dizaine de jours.
Un frigo d'ici fin avril 2018
En plus de fournir un frigo résistant aux intempéries, l'association "fournit une charte, un cadre de sécurité. Sur les frigos se trouvent des logos qui rappellent les consignes aux utilisateurs," signale Vincent Faller, comme ne pas y déposer de viande ou poisson, d'alcool ou de produits cuisinés maison. C'est cependant au restaurateur qu'échoue la responsabilité d'entretenir et de rentrer le frigo chaque soir.Celui-ci, animé par ce projet collectif et solidaire, n'y voit aucun inconvénient. S'ils trouvent suffisamment d'investisseurs, Vincent Faller et les étudiants espèrent installer le frigo d'ici fin avril. La soirée inaugurale qu'ils comptent organiser leur permettront de faire connaître l'initiative, vouée à être partagée dans tout le quartier de la gare.