Les réactions sont nombreuses à l'étranger. La presse mondiale s'interroge sur les événements de la capitale européenne, et fait part de son effarement. Au moins deux victimes sont étrangères.
"Fusillade mortelle au marché de Noël de Strasbourg", pour le Devoir au Québec, "Horreur au marché de Noël" pour le quotidien britannique gratuit Metro, "Trois morts et plusieurs blessés lors d'un attentat terroriste à Strasbourg" pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung... La presse internationale se fait largement l'écho des événements de la nuit à Strasbourg, qui fait aussi l'ouverture des journaux télévisés du monde entier.A commencer par nos voisins immédiats. La Badische Zeitung et la presse allemande reviennent largement ce mercredi sur le parcours du présumé meurtrier en Allemagne. Cheriff C. a été condamné le 28 juin 2016 par le tribunal de Singen pour des faits de cambriolages aggravés à deux ans et trois mois de prison. Il a purgé une première partie de la peine à Constance, puis à Fribourg à partir d'octobre 2016. Il a été expulsé vers la France le 27 février 2017.
Même son de cloche chez nos voisins Suisses: Le Temps fait état de 27 condamnations au total, pour cet homme bien connu des services de police, la Basler Zeitung affirme de son côté que le suspect avait été condamné à Bâle, et avait eu aussi des démêlés avec la police zurichoise. Tous évoquent la coopération des polices françaises et allemandes, relevée par le Times. La traque continue des deux côtés du Rhin, l'homme échappait toujours aux forces de l'ordre ce mercredi soir.
La presse internationale se révèle également sensible au statut spécial de la capitale alsacienne. La Süddeutsche Zeitung titre sur une "idylle de Noël brisée": "Le centre-ville de Strasbourg est normalement particulièrement chaleureux à cette période de l'année, le marché de Noël un des plus fréquentés d'Europe." Tandis que le New York Times relate le traumatisme de la "pittoresque" capitale alsacienne, également siège du parlement européen. The Guardian décrit le vent de panique dans les "petites ruelles commerçantes du centre historiques gorgées de résidents et de touristes éclairées par les illuminations de Noël."
Le quotidien suisse Le Temps revient d'ailleurs sur la "sidération après l’attentat sur le [...] Christkindelsmärik", une manifestation qui "attire les foules, [...] qui appartient à l’identité de la ville et qui, à cause de cela, a fasciné un tueur." Pour le quotidien madrilène El País, "Strasbourg se résigne à la terreur. [...] La ville de l'unité européenne et des droits de l'homme s'est réveillée mercredi comme la dernière victime d' un attentat meurtrier et inexplicable." Beaucoup de confrères étrangers, à l'image du magazine allemand Focus, ont rencontré des Strasbourgeois choqués mais déterminés, rassurés par une présence policière importante.
Au fur et à mesure que le bilan de l'attentat se précise, on découvre l'identité des victimes, et leur nationalité. L'une d'entre elle est d'origine thaïe. Le quotidien Siam Rath révèle que "M. Anupong Sue Saman, âgé de 47 ans,était en France depuis à peine un jour." Un journaliste radio italien a également été blessé et se trouve actuellement dans le coma. Selon le Corriere della Sera, le "jeune journaliste était à Strasbourg pour couvrir la session du Parlement européen". D'après nos confrères, sa famille serait arrivée en Alsace.