C'est une grande avancée pour l'institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg. Dans quelques mois, il disposera d'un insectarium dernier cri dans lequel drosophiles et surtout moustiques seront inspectés sous toutes les coutures. L'objectif notamment : combattre le paludisme.
Les laboratoires abriteront les premiers moustiques infectés en fin d'année ou en début d'année prochaine. Paludisme, dengue ou zika, les chercheurs de l'institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) de Strasbourg vont tenter de comprendre comment fonctionnent ces virus et ainsi les combattre efficacement. Le tout sous très haute sécurité dans un insectarium dernier cri.
La génèse
A la fin des années 2000, l'Europe décide d'investir dans la lutte contre le paludisme dans le cadre des politiques d'aide au développement des pays qui en ont besoin. Il faut dire que le paludisme tue 400 000 personnes chaque année, en infecte 200 millions et c'est potentiellement 3 milliards d'individus qui sont considérés comme à risque dans le monde. Soit la moitié de la population terrestre. Des appels d'offre sont donc lancés par l'Etat à destination des instituts de recherche français."Le gouvernement a contacté l'IBMC de Strasbourg, pour qu'il participe à l'appel d'offres. Il faut dire que l'on travaillait déjà ici avec des drosophiles sur l'immunité contre des bactéries (mais pas des parasites) et que l'on faisait des découvertes importantes. Du coup, on s'est lancé avec un insectarium artisanal sur le paludisme de la souris et on a fait une découverte conséquente : certains moustiques présentent une défense immunitaire contre les parasites dans un gêne. Se pourrait-il que l'homme également? C'est pour travailler là dessus que ces nouveaux laboratoires de recherche ont été construits", se réjouit le directeur de l'IBMC, Jean-Luc Imler.