La hausse des tarifs des terrasses inquiète les restaurateurs strasbourgeois, "c'est en centaines ou en milliers d'euros"

Après une hausse importante des tarifs de stationnement, la Ville de Strasbourg compte augmenter le prix au mètre carré des terrasses des cafés, bars et restaurants. Cette mesure fait fortement réagir les professionnels de la capitale alsacienne.

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À Strasbourg, les tarifs des 650 terrasses des commerces vont prochainement augmenter. Une nouvelle qui ne ravit absolument pas les professionnels. S'ils se disent ouverts à la discussion avec la municipalité, ils dénoncent une décision brutale.

L'augmentation de ces tarifs est progressive. Plus la terrasse du restaurant, café ou bar est grande, plus les patrons devront payer. L'augmentation est en moyenne de 15%, mais elle peut atteindre les 30% pour les terrasses les plus grandes.

Géraud Bonnet, vice-président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) du Bas-Rhin et gérant d'Un Cantalou à Strasbourg, a répondu aux questions de France 3 Alsace lors du journal de la mi-journée du jeudi 11 mai.

Cette augmentation n'est pas une surprise. Vous avez participé à la concertation avec la municipalité...

"Effectivement, nous avons travaillé sur la nouvelle politique tarifaire avec la municipalité. Nous avons été par contre surpris de voir qu'elle allait au-delà de ce qui était concerté. Pour l'illustrer avec quelques chiffres, les hausses pour mon établissement représentent 15% pour une terrasse de 25 mètres carrés. On a certaines grandes terrasses qui auront des augmentations de plus de 30% par rapport à l'année dernière."

Concrètement, pour vous, combien représente cette augmentation par mois ? 

"C'est en centaines ou en milliers d'euros en fonction des tailles des terrasses. Ce que nous comprenons en fait, c'est que la Ville a engagé une démarche pour donner une nouvelle orientation tarifaire aux terrasses. Par contre, nous gérons des entreprises et ce que nous souhaitons, c'est que ces évolutions s'inscrivent sur le temps long et pas de manière brutale."

Ce que nous dénonçons, c'est la brutalité de ces hausses.

Géraud Bonnet

Vice-président de l'Umih du Bas-Rhin

Vous comprenez malgré tout la nécessité de revoir le cadre d'exploitation des terrasses qui ont fleuri ces dernières années à Strasbourg ? Il fallait quand même faire évoluer les textes ?

"Tout à fait ! Et c'est pour ça que nous avons répondu présent à la demande de la Ville de Strasbourg et que nous avons travaillé avec elle. Aujourd'hui, nous sommes vraiment ouverts à continuer de travailler avec la Ville. Par contre, ce que nous dénonçons, c'est la brutalité de ces hausses qui représentent, je le répète, pour certaines terrasses jusqu'à 30% en une année. Je rappelle qu'on est dans un contexte inflationniste actuellement. Ajoutez à ça les frais de stationnement qui impactent aussi également lourdement notre activité."

Est-ce qu'il va falloir répercuter cette hausse sur les prix de vos ventes ?

"Bien évidemment ! À un moment, l'augmentation des coûts d'exploitation se répercute sur le prix des ventes. Nous la faisons de la manière la plus mesurée possible, mais il est évident que des contextes de hausse ont une répercussion sur les prix de vente et ne peuvent pas être en permanence absorbés sur nos marges."

Le prix du stationnement a aussi évolué au centre-ville. On atteint les 35 euros pour les trois heures. Ces tarifs font fuir votre clientèle ? Vous le voyez déjà ?

"Si on veut être concret, si on appliquait les mêmes évolutions tarifaires dans nos établissements, un café passerait à 20 euros et un plat du jour à 120 euros. Et on voit bien que ça, ce sont des conditions tarifaires qui évidemment font fuir n'importe quel client."

Qu'est-ce que vous attendez de la municipalité de Strasbourg ?

"Aujourd'hui, nous souhaitons un moratoire sur la nouvelle offre tarifaire de stationnement qui pénalise très fortement nos activités, mais pas que. Rappelons qu'un plombier qui viendrait dépanner un habitant ou une coiffeuse à domicile qui viendrait coiffer une Strasbourgeoise se retrouvent également dans la même situation. Donc ce que nous souhaitons, c'est d'abord un moratoire sur cette nouvelle grille tarifaire de stationnement et l'ouverture d'une réelle concertation sur ces conditions de stationnement avec l'ensemble des acteurs économiques."

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