La SIG Strasbourg en demi-finale de Ligue des champions de basket : "cette équipe est incroyable d'abnégation"

Engagés dans le Final 8 de la Ligue des champions, tournoi qui désignera dimanche le vainqueur de cette coupe d'Europe, les Sigmen ont renversé Tenerife, favori de la compétition, dans un 1/4 de finale haletant. L'équipe alsacienne a su jouer de sa qualité première cette saison : ne rien lâcher.

Martial Bellon, le président de la SIG, l'avait dit avant le début de la compétition : "avec cette équipe, tout est possible". Celui qui mène aux destinées du club strasbourgeois depuis plus de dix ans salue "la solidarité et l'abnégation" de son équipe. Menée de dix points à la mi-temps de ce quart de finale, les hommes de Lassi Tuovi ont su renverser le géant espagnol, Tenerife, 88 à 86, après prolongations.

Joint par téléphone à Nizhny Novgorod, en Russie, où se déroule ce tournoi final de la Ligue des champions, Martial Bellon a répondu à nos questions, à l'heure d'aborder la demi-finale face à d'autres Espagnols, les tenants du titre de cette Ligue des champions de basket.

Comment avez-vous vécu ce quart de finale à suspens?

C'est difficile pour un président de vivre ce stress, ces émotions. Mais cette équipe est incroyable. Le comportement des joueurs, les valeurs de solidarité qu'ils véhiculent... C'est rare de vivre une saison avec une telle équipe. Le sport collectif, c'est ça, c'est d'abord une équipe. En 2016, lorsque nous avions atteint la finale de l'Eurocup, à Istanbul, il y avait beaucoup de talent aussi, mais là, en terme d'implication, d'abnégation, c'est admirable.

Certains de nos joueurs vont voir leur cote exploser, et c'est ça que nous leur promettons, à la SIG : une exposition européenne, et un tremplin. Nous ne pourrons pas les garder, on le sait déjà, mais quel plaisir de les avoir avec nous.

Hier soir, quand nous étions menés, j'ai vu le basculement. J'ai vu que Tenerife commençait à perdre pied. Nous avons su les faire déjouer. Le rôle d'outsider nous va à merveille, et je l'ai dit, en demi-finale, nous restons les outsider. Et tout sera possible, encore.

Quelle est l'ambiance à Nizhny Novgorod pour ce Final 8 ?

Cela faisait un moment que je n'étais pas allé en Russie, et cela n'a pas beaucoup évolué! A l'hôtel où nous sommes, personne ne parle anglais ou presque... Nous sommes vraiment au fin fond du pays! Les joueurs et le staff sont eux dans une bulle sanitaire : les huit équipes engagées sont dans le même hôtel. Nous ne les voyons qu'au moment des matchs.

Nous, nous sommes deux, avec le manager Jérôme Rosenstiehl, dans l'hôtel des dirigeants. Nous n'avons pu emmener aucun partenaire, aucun supporter, et ils étaient nombreux à nous solliciter pour être du voyage! Mais nous ne pouvons pas voyager sans motif impérieux...

Cette saison sans public est celle de la frustration pour les partenaires et les supporters

Martial Bellon, président de la SIG

C'est donc une fois de plus très frustrant, comme à chaque fois que je vois le Rhénus vide. Nous travaillons tellement depuis dix ans pour créer de l'attachement, une communauté autour de ce club. Nous sommes devenus la meilleure affluence de France, et nous ne pouvons pas en profiter cette saison, alors que l'équipe est exceptionnelle...

Hier, en 1/4 de finale, nous avons pu jouer devant 800 spectateurs environ, il y en aura sûrement un peu plus en 1/2 et en finale, mais les Russes ont été déçus de voir leur équipe de Novgorod éliminée d'entrée.

Pour le reste, nous partageons beaucoup avec nos supporters sur les réseaux, nous échangeons énormément de messages, tout le monde est très heureux et très fier de ce résultat.

Cette campagne européenne sauve-t-elle cette saison difficile ?

Le huis-clos et les restrictions sanitaires sont dramatiques pour le basket français, j'avais dit mes grosses craintes pour l'avenir lorsqu'il a fallu fermer les salles au public. L'Etat nous a aidés plus qu'attendu, heureusement. Bien sûr qu'un succès en Ligue des champions serait pour nous très intéressant, puisque le vainqueur remporte un million d'euros (400.000 euros pour le finaliste, 200.000 pour le 3e et 140.000 pour le 4e). La SIG a déjà gagné 100.000 euros pour avoir atteint le Final 8, et 40.000 euros de plus pour sa qualification en 1/2 finale.

Mais l'avenir, c'est surtout le retour des spectateurs dans nos salles. Je suis optimiste. Je le répète, nous sommes le premier public de France en terme d'affluence, et les gens sont privés de basket depuis de longs mois, ils vont avoir très envie de revenir dès que ce sera possible, j'en suis sûr.

Nicolas Alberani, notre directeur sportif, et Lassi Tuovi, le coach, font un travail formidable. L'équipe, l'état d'esprit, tout est complètement rebâti. Le recrutement a été un vrai succès cette saison, et j'espère bien pouvoir offrir encore du beau spectacle dans les années à venir, dans un Rhenus transformé lui aussi, puisque ce projet reste sur les rails.

Le programme du Final 8

Demi-finales, vendredi 7 mai :

  • Casademont Zaragoza - Pinar Karsiyaka (18 heures, HF)
  • Hereda San Pablo Burgos - SIG Strasbourg (20h30 HF)

Pour voir le match de la SIG en direct, rendez-vous sur la chaîne Youtube de la Basketball Champions League:  y accéder grâce à ce lien.

Finales, dimanche 9 mai:

  • Finale pour la 3e place à 15 heures (HF)
  • Finale pour le titre à 18 heures (HF)
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