A partir du 1er juillet 2023, les chiens pourront circuler dans les trams de l'agglomération strasbourgeoise gratuitement. Mais à une condition : porter une muselière le temps du trajet. L'association Terre de chiens propose des ateliers pour aider les maîtres à faire accepter ce nouvel objet à leur compagnon.
Quatre propriétaires de chiens se sont rassemblés dimanche 11 juin autour de Mathieu Kessler et de Laure Souchard-Lespinas, de l'association Terre des chiens. Le caniste de la petite France se prête particulièrement bien à l'atelier proposé : comment mettre une muselière à son chien sans le brusquer.
Premier outil : un tube de pâté de foie. Il faut ensuite enduire le fond de la muselière, et le proposer aux chiens. L'effet est immédiat pour trois des quatre chiens : ils avancent d'eux-mêmes dans la muselière, déploient une langue expérimentée. Et ils ressortent bien vite.
Brice est un peu sur sa faim : sa chienne Ti'biscuit n'a même pas essayé. "Je n'ai pas réussi à lui mettre la muselière, parce qu'elle était excitée. Il y a beaucoup trop de chiens autour d'elle. Mais je vais travailler avec elle pour qu'elle arrive à la mettre. On va y arriver, on peut tout apprendre à un chien, tant qu'on fait ça bien."
"Le chien doit venir volontairement à la muselière"
Mathieu Kessler donne des conseils à chacun. "On évite d'approcher la muselière de sa gueule, c'est lui qui doit venir tout seul", rappelle-t-il à une propriétaire un peu pressée.
"Souvent les maîtres mettent la muselière de manière rude, et le chien ne l'accepte pas, ça va même être un traumatisme pour le chien, explique Mathieu Kessler, membre de l'association Terre des chiens. Donc le but de cet atelier, c’est d'arriver à ce que le chien vienne volontairement dans la muselière. Et puis il ne faut pas que ça dure trop longtemps au début, pour qu'il ne panique pas. En faisant tous les deux jours l'exercice, il va pouvoir s'habituer progressivement. En un mois maximum, ce sera fait ! Et après, ce sera comme pour enfiler le collier, un acte tout à fait banal."
Corentin a réussi à mettre la sangle derrière la tête de T'sheip, toute occupée à lécher le bon pâté. Mais il la libère dès qu'elle commence à secouer la tête.
Pour Chloé, dont le gros chien est plus peureux, il faudra prendre son temps. La jeune femme n'est pas pressée. Elle sait que l'apprentissage ne se fera pas en un jour, mais elle est confiante. Et de voir que tout se passe dans la bonne ambiance, sans aucun stress pour les animaux, ça la rassure aussi. "Mettre une muselière dans le tram, ça permettra aux gens d'être moins stressés. Et du coup mon chien et moi aussi, on sera plus tranquilles, c'est une bonne chose", explique-t-elle.
Bientôt la liberté
Tous ces Strasbourgeois ont hâte de prendre le tram avec leurs compagnons. Une passante résume une idée partagée par beaucoup : "quand on peut sortir faire une course avec son chien, qu'on peut l'emmener partout au lieu de le laisser seul à la maison, c'est vraiment agréable".
Corentin ajoute : "et puis moi ça me permettra de me déplacer de façon écologique. Pour l'instant, avec ma chienne, je prends toujours ma voiture."
En France, 20% des foyers possèdent un chien. Lyon a déjà autorisé les chiens dans son métro, moyennant un ticket "waf". Strasbourg lui emboîte le pas en instaurant même la gratuité pour les quatre pattes. Entrée en vigueur de la mesure le 1er juillet.