Au courrier de la CGT et de deux députés du Bas-Rhin, dénonçant des violences policières lors des dernières manifestations, la préfète Josiane Chevalier répond que "le cadre légal a été respecté ainsi que la chaîne de commandement."
Suite aux débordements, dégradations et affrontements, durant la manifestation contre la réforme des retraites de ce jeudi 6 avril, à Strasbourg, la CGT et deux députés NUPES du Bas-Rhin, Sandra Regol (EELV) et Emmanuel Fernandes (LFI) ont écrit à la préfète de Région, pour dénoncer des violences policières.
"Le service d'ordre intersyndical a été violemment et délibérément agressé par la police" déclare la CGT, "chargé par la police" puis "aspergé de lacrymogène" et ensuite "frappé à coup de matraques et de bouclier".
Selon les deux députés cosignataires "des clients en terrasse quai des Bateliers, des touristes et des enfants ont également subi les effets collatéraux de cette charge", et ont été "pris en étau".
Dans sa réponse aux syndicalistes et députés, la préfète indique que "dans les récentes manifestations, il y a eu quatorze blessés du côté des forces de l'ordre, dont deux pour la seule journée du 6 avril."
Le tweet de la préfète de région Grand aux syndicalistes de la CGT et aux deux députés du Bas-Rhin :
De son côté, Alliance Police nationale Grand-Est "déclare avoir "pris connaissance avec consternation du communiqué de presse de la CGT du Bas-Rhin et dénonce avec force les accusations d’agression des policiers envers le service d’ordre syndical !" Selon le syndicat policier, "ce prétendu service d’ordre après le passage du cortège est venu au contact des policiers présents dans les véhicules les empêchant de circuler et interdire aux équipages en pédestre de rejoindre leurs chauffeurs."
Pour l'heure, le regard sur les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants diverge complètement. De part et d'autre, on publie, à coup de photos et vidéos. Concernant les grenades désencerclantes, Gaspard Glanz, de Taranis News, publie lui aussi sa séquence vidéo.
L'essentiel du courrier de la préfète, de ce vendredi 7 avril, ne concerne cependant pas les débordements et violences de la manifestation du jeudi 6 avril. Josiane Chevalier y rend d'abord "un hommage appuyé aux forces de l'ordre qui assurent la sécurité quotidienne des citoyens." et souligne : "Aucun citoyen n'a été blessé, ce qui montre la maîtrise de notre police républicaine."
Elle y aborde aussi la manifestation du 20 mars, au sujet de laquelle les représentants syndicaux et députés ont fait un signalement auprès de la procureure de la République de Strasbourg. Concernant cette manifestation, la préfète déclare avoir elle-même porté plainte contre l'organisateur de cette manifestation qui avait déclaré "un rassemblement statique qui s'est transformé en déambulation et déclaré hors délai", que "sa responsabilité au terme de l'article 431-9 du Code pénal peut être engagée et il encourt de lourdes sanctions. La préfète Josiane Chevalier conclut : "Cette manifestation avait occasionné de très nombreux dégâts matériels et deux blessés chez les forces de l'ordre."
Des points de vue, des modes d'actions et des déclarations qui s'opposent. Et ne sont, a priori, pas près de se rejoindre.