NBA : Frank Ntilikina sur la voie royale

Comme Tony Parker, Nicolas Batum ou Rudy Gobert avant lui, Frank Ntilikina va faire jeudi son entrée en NBA par la voie royale, la Draft: à 18 ans, il suscite beaucoup de convoitises, même si le grand espoir du basket français est resté concentré jusqu'au bout sur son club de toujours, Strasbourg.

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Dans la nuit de jeudi à vendredi au Barclays Center de Brooklyn, Franck Ntilikina va toucher du doigt son rêve, mais il n'aura pas vraiment le temps d'en profiter, puisqu'il reprendra au plus vite un avion pour disputer le 5e et dernier match de la finale de ProA contre Chalon, vendredi soir.

"Je serai concentré sur la finale, parce que l'objectif, c'est vraiment d'aller chercher le titre. Il va falloir être très sérieux et savoir faire la part des choses", a assuré le phénomène d'origine rwandaise, toujours aussi étonnant de sérénité.

Comme chaque année, 60 heureux élus, passés par les meilleures universités américaines ou formés en Europe, vont décrocher un contrat NBA.
Le rite de passage est soigneusement chorégraphié: devant les caméras de télévision d'ESPN qui retransmet la cérémonie en direct, le grand patron de la NBA Adam Silver - pour le premier des deux tours - va appeler les uns après les autres sur une scène et leur remettre la casquette de leur nouvelle équipe.

Les Knicks ou Dallas? 

Pour parvenir à leur décision, les franchises NBA, qui choisissent dans l'ordre inverse du classement de la saison qui vient de se terminer - sauf lorsqu'elles ont inclus un choix de Draft dans un échange de joueurs -, ont épluché les statistiques et vidéos de leurs potentielles recrues, les ont rencontrées, soumises à une batterie de tests médicaux et observées sur les terrains.

En plein play-offs de ProA, Ntilikina n'a pas pu participer aux "workouts", ces séances d'entraînement durant lesquelles une équipe teste les;:joueurs qui ont tapé dans l'oeil de ses scouts, les recruteurs.
Ce qui ne veut pas dire que le meneur n'intéresse pas les grands nom de la NBA, bien au contraire: un nom revient constamment, les New York Knicks, la franchise dirigée par le légendaire Phil Jackson, qui choisira en 8e position, ce qui ferait du Strasbourgeois le Français le mieux "drafté" de l'histoire.

Joakim Noah, passé lui par le système universitaire américain et sacré deux fois de suite champion NCAA, avait été recruté par Chicago en 2007 en 9e position, quand San Antonio avait déniché en 28e position Tony Parker, le plus beau palmarès du basket français.

Un peu à l'aveugle

"Le classement de draft, ce serait une belle reconnaissance. Mais le plus important, c'est ce qui se passe à la fin de la carrière", a balayé l'intéressé.
"Le plus important, c'est de tomber dans une équipe dont le projet est bon", a-t-il insisté.
Pour son agent Olivier Mazet, tout est possible: "On a une marge très, très large qui est de la 8e à la 20e place. On a une draft qui est excessivement élevée en termes de meneur de jeu, ça bouge tout le temps", a-t-il confié au micro de SFR Sport.

"On part un petit peu à l'aveugle et c'est ça un peu la problématique", a admis l'agent du champion d'Europe 2016 des moins de 18 ans. S'il n'a pas pu se rendre aux Etats-Unis pour montrer ce qu'il valait, Ntilikina n'est pas resté les bras croisés: il a rencontré à Venise, entre la demi-finale et la finale de ProA, Marc Cuban, le propriétaire des Dallas Mavericks, l'équipe qui le suit depuis deux saisons.

Si ses statistiques - 5,6 pts, 2,6 rebonds et 1,8 passe par match de play-offs -, son physique hors-norme (1,96 m) et son étonnante maturité lui vaudront d'être choisi "haut", la Draft 2017 n'est que la première étape de son périple qui pourrait le voir jouer des coudes avec les autres recrues cet été dans des tournois souvent féroces, partir en D-League, le Championnat de développement de la NBA ou même
revenir en France ou en Europe pour continuer à s'aguerrir.
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