Alors que des centaines d'emplois sont menacés de suppression chez Dumarey Powerglide, une manifestation est prévue ce samedi 28 septembre à Strasbourg. Dans un contexte de crise pour l'industrie automobile en Allemagne, l'entreprise va devoir faire face à une restructuration massive. Le sous-traitant strasbourgeois paye les conséquences d'une "gestion hasardeuse", critiquent les syndicats.
"Oui, on peut clairement parler de casse sociale !", nous confie Laurent Julien, secrétaire CFDT de section syndicale chez Dumarey Powerglide. L’entreprise strasbourgeoise, connue pour la production de boîtes de vitesses automatiques, est fortement dépendante des commandes du géant allemand ZF, rappelle-t-il. “On avait alerté depuis longtemps sur le risque de n’avoir qu’un seul client principal.”
Une crise sans précédent traverse le secteur outre-Rhin, les conséquences se font donc logiquement ressentir en France : le sous-traitant se retrouve emporté dans une crise allemande dont il est pour l’instant difficile de voir l’issue.
La situation qu’on est en train de vivre est le mélange d'une conjoncture très compliquée et de choix stratégiques qui n'ont pas été menés à bien.
Laurent Julien, secrétaire CFDT
En avril dernier, les salariés apprenaient notamment l'arrêt de la production de la boîte de transmission à 8 vitesses, leur produit phare.
Une solution à court terme
Alors que des centaines d’emplois pourraient être supprimés, l’entreprise a fait savoir qu’un accord avait été trouvé avec son client principal afin de financer des mesures sociales.
Ce fonds de garantie de 60 millions d’euros - dont les contours restent confidentiels pour l'instant - devrait prévoir la formation et le reclassement des salariés. "ZF a reconnu sa part de responsabilité, explique Laurent Julien. D'après le conciliateur, ce serait également le cas pour Dumarey.”
Néanmoins, cet argent n’est en aucun cas dédié à la préservation des emplois. C’est pour défendre ces postes que les syndicats appellent à manifester ce samedi 28 septembre à 14h, place Kléber. "On s'engage désormais dans la négociation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), précise le syndicaliste. Nous allons défendre les emplois coûte que coûte."
Si les négociations avec ZF ont permis d’éviter le pire à court terme, l’avenir sur le long terme reste incertain. Il sera en grande partie dicté par la bonne santé, ou non, de l’industrie automobile allemande.
"La situation qu’on est en train de vivre est le mélange d'une conjoncture très compliquée et de choix stratégiques qui n'ont pas été menés à bien" se désole Laurent Julien.
Une industrie automobile allemande en crise
Outre-Rhin, la crise de l'industrie automobile est sans précédent. Alors que des négociations sont en cours en Allemagne, de nombreuses manifestations secouent le pays.
Signe de ces difficultés, le géant Volkswagen a annoncé pour la première fois de son histoire qu'il envisageait de fermer certaines de ses usines.
Les constructeurs allemands réclament des aides d’urgence pour garder le cap et tenir face à la concurrence internationale.