212 emplois menacés chez un équipementier automobile, les salariés crient au scandale

L’équipementier automobile Walor a demandé ce lundi l’ouverture d’une procédure collective pour ses sites ardennais de Bogny-sur-Meuse et de Vouziers. Le tribunal de commerce de Sedan (Ardennes), rendra sa décision le mercredi 25 septembre. Sans grand espoir malgré l’existence d’un candidat à la reprise, les salariés de la forge s’attendent à subir des licenciements.

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"Avoir donné tout ce que l’on a donné dans cette boutique pour finir comme ça !", le sort des forges ardennaises Walor n’est pas encore définitivement scellé que déjà, l’exaspération se lit sur le visage de Karine, 21 ans de carrière dans l’usine de Bogny-sur-Meuse, et de la cinquantaine de collègues et soutiens syndicaux réunis devant la salle d’audience du tribunal de commerce de Sedan.

Moins d’un an après le rachat du fabricant de pièces automobiles par le fonds d’investissement allemand Mutares, les dirigeants demandent l’ouverture d’un plan de sauvegarde pour le site de Bogny-sur-Meuse (Ardennes) qui compte 122 salariés, et le placement en redressement judiciaire pour l’unité de Vouziers (Ardennes) et ses 90 employés. Après avoir examiné les deux dossiers en audience ce lundi, le tribunal de commerce de Sedan rendra sa décision en délibéré mercredi 25 septembre.

Un déclin qui ne surprend pas les salariés

Depuis la reprise des Ateliers des Janves par Walor en 2018, les représentants syndicaux dénoncent un manque d’investissements et un défaut d’entretien des machines qui n’ont pas permis de positionner l’entreprise sur les nouveaux marchés de bielles pour moteurs thermiques de poids lourds.

On travaille sur des pièces en fin de vie

Bruno Bodson, délégué CFDT de Walor-Vouziers

L’entreprise a bien perçu des fonds de l’Etat pour accompagner la conversion vers le marché du véhicule électrique "mais on n’a pas vu les formations venir", ajoute le représentant syndical. Ce lundi 23 septembre, les salariés disent avoir échangé à ce sujet avec le cabinet du nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand. "On va regarder", se seraient-ils vus répondre.

Slimane Mani, représentant du personnel CGT du site de Bogny-sur-Meuse, évoque un chiffre d’affaires qui chute de 60 millions d’euros à moins de 30 millions d’euros, et des effectifs réduits également de moitié.

Alors quand en novembre 2023, le fonds d’investissement allemand Mutares rachète Walor, les salariés ne s’attendent déjà plus à un rebond. "Mutares, leur intention, c’est de couler les boîtes", assène Bruno Bodson. Le délégué syndical pense que ce nouveau propriétaire envisage plutôt de conforter deux usines allemandes positionnées sur le même marché et rachetées récemment à un groupe portugais. Voyant la santé de la société se dégrader, une partie des salariés se sont mis en grève cet été.

Un repreneur potentiel qui n’inspire pas confiance

Avant de solliciter le tribunal de commerce de Sedan, Mutares a missionné un cabinet pour déjà tenter de trouver un repreneur. Onze entreprises ont manifesté leur intérêt. Une douzième serait allée jusqu’à ouvrir les discussions sur une offre de reprise. D’après nos informations, il s’agirait de Forgex, groupe d’estampage déjà implanté à Monthermé (Ardennes), à Nogent (Haute-Marne), en Pologne et en Suède.

"L’entreprise que l’on nous a présentée comme repreneur potentiel a eu des difficultés récemment avec l’URSSAF. Même s’il y a reprise, il y aura de la casse sociale", avertit maître Xavier Médeau, avocat des Comités sociaux et économiques des sites ardennais de Walor. "On passe devant le tribunal pour que la casse sociale soit prise en charge par la collectivité, pour que nous et l’État payions", résume le défenseur des salariés.

À la fin de l’année, ce sont des gens qui vont se mettre des dividendes dans les poches avec des impôts français

Bruno Bodson, délégué CFDT de Walor-Vouziers

Dans l’attente des prochains rendez-vous devant le tribunal de commerce, salariés et représentants syndicaux se montrent peu optimistes. "On va essayer de garder le plus d’emplois possible", souffle l’un d’eux. "Le sort est scellé, mais il faut que ça serve pour les autres", glisse un autre.

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