Owen, un garçon de 8 ans, autiste léger, était aux anges ce jeudi: il a passé un après-midi au côté des agents de la police nationale de Strasbourg. Au programme: passage en revue des véhicules, visite du centre d'appel du 17 et petit coucou aux chiens de la brigade cynophile.
Owen a 8 ans et habite Ostwald. Il est atteint d'un autisme léger. Comme beaucoup d'autres petits garçons, il aime jouer au policier et ouvre les yeux grands comme des soucoupes lorsqu’il croise un gardien de la paix en uniforme.
"Depuis an et demi, il ne parle que de ça. A Noël, il ne veut que des jouets en rapport avec la police. Or, j'ai une amie policière qu'Owen voit tous les jours car elle s'occupe de la sortie des écoles, raconte sa maman, Samantha Beraud. Elle m'a proposé d'essayer d'organiser un après-midi pour mon fils. Ça s'est fait comme ça."
Badge personnalisé et casquette de police
A voir l'enchantement du jeune garçon sur le parvis de l'hôtel de la police nationale de Strasbourg, il va sans dire que l'idée était excellente. Atteint d'un léger autisme, attachant comme pas deux, Owen salue Joël Irion, chargé de communication de la police nationale de Strasbourg. Il ne faut pas deux minutes pour que les deux se parlent comme de vieux collègues de travail.- "Tu me donnes ton képi?
- Il est trop grand pour toi, mais j'ai autre chose", lui répond le brigadier en lui vissant une casquette sur la tête et en lui épinglant un badge de police à son nom sur le tee-shirt.
Owen fait son entrée dans le commissariat. Il semble comme chez lui. "On ne touche pas aux armes des policiers", lui sourit Joël Irion. Le brigadier l'emmène dans l'arrière-cours où les véhicules sont alignés en rang d'oignons.
- "Tu veux monter dans une voiture?
- Ouiiiiii!"
Le duo, en mode Starsky et Hutch, s'installe comme de vieux copains, avec Owen au volant. "Est-ce que je peux avoir un talkie walkie?" questionne-t-il soudain, toujours aussi enthousiaste. Joël Irion joint ensuite un collègue motard qui fait démarrer son engin ainsi que le gyrophare. Pas de quoi effrayer Owen, pas perturbé le moins du monde par la sirène hurlante.
Dans les coulisses du centre d'appel
L'ambiance est beaucoup plus calme à l'étage, au centre d'appel du 17. Une demi-douzaine de policiers surveillent les écrans qui scannent en permanence les rues de Strasbourg. Joël Irion explique à Owen, aux aguets, comment les appels arrivent dans cette salle "lorsque quelqu'un appelle la police."Une fois ses collègues d'un jour salués, il est temps d'aller serrer la pince à la brigade cynophile, plus communément appelée brigade canine. En chemin, le bonhomme de 8 ans est toujours aussi excité: "Joël, c'est mon rêve", lâche-t-il, plein de spontanéité et avec un sourire jusqu'aux oreilles.
"Je peux travailler avec vous?"
Sur place, les maîtres-chiens se montrent doux comme des agneaux. Dans leurs box, les chiens aboient à gorge déployée, mais cela n'a pas l'air d'impressionner Owen. - "Nos chiens, on ne peut pas les caresser. Ils ne sont gentils qu'avec leurs maîtres, mettent en garde les policiers. On est obligés de les garder méchants, ça nous aide dans notre travail.
- Est-ce que je peux travailler avec vous alors?" demande astucieusement Owen en abordant fièrement son badge et jamais à court d'idées.
Avant de partir (déjà!), un dernier passage par les chiens de recherche, qui font la chasse aux stupéfiants et aux explosifs, capables aussi de renifler les billets de banque, et une petite caresse, au plus docile d'entre eux. Owen repart avec un diplôme, une casquette, un badge, mais surtout des souvenirs plein la tête, "à raconter aux copains", comme il dit.
Son léger handicap ne lui permettra peut-être pas d'exercer un jour dans la police Mais cet après-midi, de son propre aveu du haut de ses 8 printemps, il a vécu "son rêve". Et grâce à lui, nous aussi, on a appris pas mal de choses.