Procès des décrocheurs du portrait de Macron à Kolbsheim: "c'est une victoire" réagissent les trois militants relaxés

Trois militants écologistes étaient jugés ce mercredi 26 juin pour "vol en réunion" après avoir décroché un portrait d’Emmanuel Macron en mairie de Kolbsheim début mars dernier. Au terme de plus de deux heures d’audience, ils ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Strasbourg.
 

Les bras levés, le sourire figé aux lèvres, Lucille Auger, Michaël Kugler et Sylvain Mertz, ont obtenu la relaxe au terme de leur procès devant le tribunal correctionnel de Strasbourg ce mercredi 26 juin. Les trois militants anti-GCO étaient jugés pour "vol en réunion" après avoir décroché un portrait d’Emmanuel Macron en mairie de Kolbsheim le 5 mars dernier.
 
Portrait qu’ils avaient ensuite promené sur le chantier du grand contournement ouest, à défaut d’y obtenir une visite officielle du président, avant de le restituer sans dommages.
 
Une action commando et médiatique, menée sous l’œil de plusieurs caméras et photographes, pour laquelle le parquet avait requis un peu plus tôt, une amende proportionnelle aux revenus assortie du sursis. "C’est un grand soulagement et c’est une victoire pour nous. Ça donne raison à notre action, à notre combat" a réagi Michaël Kugler à l’issue de l’audience. Lui a également été dispensé de peine pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique dans le cadre de la même affaire.
 
Sur le parvis du tribunal, près de 150 militants, membres associatifs et simples citoyens, s’étaient rassemblés dès le début de la matinée pour entourer et soutenir les prévenus. "Ce n’est qu’un début, continuons le combat" ont-ils scandé sous une chaleur torride.
 


Aux alentours de 8h30, c’était au son de "nous sommes tous des décrocheurs de portraits" qu’ils avaient accompagné leur entrée dans l’enceinte du palais de justice.
 
Une soixantaine d’entre eux ont pu se glisser dans la salle d’audience, bondée, pour assister au procès au cours duquel les "décrocheurs" se sont montrés coopératifs. A la barre, ils ont notamment expliqué que leur action avait été coordonnée, préparée, dans le but de rien dégrader. A la question "pourquoi avoir choisi Kolbsheim ?"  les militants ont répondu que le lieu était "hautement symbolique, au cœur du combat et que le point de vue y était idéal pour emmener le tableau", déclenchant quelques rires dans l’assistance.

Les avocats de la défense, Maîtres François Zind et Florence Dole, ont eux rappelé l’absence de dégradations et de violences commises au cours de la "virée présidentielle", évoquant une action de "désobéissance civile" de la part de "trois sentinelles qui ont d’abord essayé d’utiliser les moyens démocratiques pour faire entendre leurs voix, sans y parvenir".
 
Plus de deux heures de débats et de tribune aussi pour les anti-GCO. "J’ai décroché le portrait d’Emmanuel Macron pour dénoncer l’inaction climatique gouvernementale. J’espère que nous mobiliserons davantage de personnes par cet acte" a conclu Lucille Auger.
 
Il s'agissait du deuxième procès du genre en France après Bourg-en-Bresse pour lequel des amendes avaient été prononcées, certaines avec sursis. Au total, depuis le début de l’année, 65 portraits d’Emmanuel Macron ont été décrochés en France. Et le phénomène n’est vraisemblablement pas prêt de s’arrêter. ANV-Cop21, un mouvement citoyen qui prône l’action non-violente pour sensibiliser au réchauffement climatique, espère réquisitionner 125 tableaux dans les mairies d’ici au G7, fin août.  
 

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