Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné ce mardi 23 juin, à 18 mois de prison avec sursis le policier qui, le 12 janvier 2019, avait matraqué et blessé à la tête Marlène Lutz, 63 ans, retraitée et ancienne aide-soignante. Elle participait à la manifestation des gilets jaunes à Strasbourg.
18 mois de prison avec sursis, c'est plus que les réquisitions du procureur qui avait demandé 12 mois. C'est la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Strasbourg ce mardi 23 juin à l'encontre du policier qui, le 12 janvier 2019 lors d'une manifestation de gilets jaunes, avait matraqué et blessé à la tête Marlène Lutz, 62 ans. Le policier ne pourra plus porter d'armes durant cinq ans.
"Vous ne méritez pas d'être policier, a lancé l'avocat de la victime Renaud Bettcher, durant les plaidoiries. Il a également dénoncé "une police nuisible à la démocratie." Le tribunal a reconnu la gravité des faits tout en admettant les conditions de travail très stressantes pour les policiers durant les manifestations de gilets jaunes. Le procureur a d'ailleurs rappelé qu'il ne s'agissait pas là du procès de la police. Pourtant pour Renaud Bettcher, "cette condamnation est un coup de semonce qui est donné aux forces de l'ordre, pour leur dire, de se méfier dorénavant des actes qu'ils commettent et de ne pas penser qu'ils seraient susceptibles de bénéficier de l'impunité".
"En espérant que ça servira d'exemple"
Le 12 janvier 2019, Marlène Lutz, retraitée et ancienne aide-soignante, originaire de Brumath, se rend à une manifestation de gilets jaunes à Strasbourg. En milieu d'après-midi, alors que la sexagénaire remonte la rue du 22 novembre pour rejoindre la place Kléber, elle reçoit deux coups de matraque, un premier qui la fait tomber et un second alors qu'elle est à terre et qui la blesse à l'arrière du crâne.
De nombreuses vidéos de la manifestation ont été publiées sur les réseaux sociaux. Sur celle-ci, on voit Marlène Lutz, allongée sur le sol, recouverte d'une couverture de survie, après son agression.
Marlène Lutz est soulagée de la décision. "Je me sens un peu mieux avec cette condamnation, en espérant que ça servira d'exemple. C'est la façon de parler du juge qui m'a fait tellement de bien, il est contre cette violence".