Une nouvelle fois, des sapeurs-pompiers ont fait l'objet d'un guet-apens, alors qu'ils intervenaient sur un feu de détritus dans le quartier du Neuhof. Suite à l'intervention rapide de la police, vingt jeunes hommes, principalement mineurs, ont été placés en garde-à-vue.
Vers 23 heures, ce mardi 26 mai, les pompiers ont été appelés pour un incendie, dans le quartier strasbourgeois du Neuhof, situé au sud de la ville. Il s'agissait d'un feu de détritus et de palettes. Alors que les hommes éteignaient le feu, ils ont été la cible de divers projectiles, dont des cocktails Molotovs. Il n'y a pas eu de blessés parmi eux, mais leur véhicule de secours a été fortement impacté.
Un guet-apens tendu aux pompiers
Selon Sylvain André, délégué départemental du syndicat Alternative police-CFDT 67, la démarche est malheureusement récurrente. "Les pompiers sont appelés pour un incendie quelconque, souvent provoqué volontairement par des voyous." De toute évidence, leur objectif est bel et bien de "caillasser" et d'agresser les hommes du feu. L'un des pompiers présents cette nuit, Sullivan Mootooveeren, président du syndicat autonome des pompiers du Bas-Rhin, témoigne : "Un cocktail molotov a atterri sur le pompier qui portait la lance. Heureusement, le cocktail s’est éteint quand il est arrivé sur le pompier. Mais mon collègue s'est retrouvé imbibé d'essence. Il a été choqué et a porté plainte." Une patrouille de police à proximité a pu intervenir rapidement, et avec l'aide de renforts des CRS et des effectifs de la DDSP 67, les auteurs ont pu être identifiés et interpellés.Ces guet-apens ne sont pas une nouveauté, malheureusement, mais les coktails Molotovs se multiplient. "Cela fait déjà plusieurs années que pompiers et policiers travaillent de concert dans les quartiers sensibles. La police se rend systématiquement sur les lieux, en même temps que les pompiers, sur les accidents, les incendies, mais aussi dans les quartiers sensibles" explique encore Sylvain André, "sauf en cas de forte activité ou de manque de personnel." Or, depuis le 11 mai, avec le déconfinement, l'activité est forte pour les forces de l'ordre, tapages, vols à l’étalage, rodéos, plus toutes les activités courantes de la police nationale qui ont repris. Une police elle aussi souvent visée par des agressions dans certains quartiers dits sensibles.