Depuis dimanche soir, les agriculteurs bloquent plus d'une dizaine de sites en France. Dans le viseur : raffineries et dépôts de carburant. A Strasbourg, une centaine d'entre eux bloquent un dépôt au port aux pétroles. Ils ont mis en place des échafaudages et comptent tenir au moins trois jours.
Ils sont arrivés en tracteur. Une centaine d'agriculteurs ont pris leur quartier ce dimanche vers 20h30 sur le site d'un dépôt de carburant du port aux pétroles de Strasbourg.
Ils ont construit un abri avec des échafaudages et ont passé une première nuit dans le calme. Les agriculteurs sont venus avec des vivres estampillées made in Alsace pour tenir au moins trois jours et espèrent même rester toute la semaine 24 heures sur 24 sur le site en se relayant toutes les 12 heures. D'abord une centaine de Bas-Rhinois, rejoints ensuite par des Mosellans puis des Meusiens arrivés en bus vers midi. Mais très vite les agriculteurs réalisent que peu de camions se présentent sur site pour faire le plein. Et pour cause, le groupe Total avait anticipé et envoyé les véhicules à Reichstett. L'ancienne raffinerie fait toujours office de dépôt. Du coup, certains y sont allés pour bloquer le site également.
Plus d'une dizaine de sites en France ont ainsi commencé à être bloqués : des raffineries et des dépôts de carburant.
Le blocage de la raffinerie de #Grandpuits se met en place. Les agriculteurs Seine et marnais sont présents en masse pour défendre notre agriculture. N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas ! #sauvezlesagri @FNSEA @JeunesAgri @ja77_ja @Milard77 @lvfournier pic.twitter.com/a7msLalg6Y
— FDSEA 77 (@FDSEA77) 10 juin 2018
#LeHavre : les agriculteurs à l'assaut de la raffinerie #Total de #Gonfreville dès ce soir pour un blocage de plusieurs jours https://t.co/O6gvRu3xbb
— France 3 Normandie (@F3htenormandie) 10 juin 2018
Les agriculteurs français protestent notamment contre les normes qui leur sont imposées et les importations de productions étrangères notamment d'huile de palme pour la fabrication de biocarburant alors que selon eux les ressources françaises en colza devraient suffire pour assurer cette production. "Il y a une exaspération dans les campagnes, ça fait huit mois qu'on nous mène en bateau avec les Etats Généraux de l'alimentation (...) ce qui vient ce sont des charges nouvelles, on nous impose une agriculture, on veut une agriculture d'excellence mais alors qu'on la protège!" dénonce Gérard Lorber, secrétaire général de la FDSEA du Bas-Rhin.
Le gouvernement l'a annoncé ce matin avec le ministre de l'agriculture Stéphane Travert, il ne renoncera pas à l'autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme. Le FNSEA sera reçu ce mardi à Paris.