Les conseillers de la Collectivité européenne d'Alsace, Fleur Laronze (PCF) et Damien Fremont (EELV) s'inquiètent de l'enlisement du projet d'un futur collège à l'ouest de Strasbourg. Face aux établissements surchargés du secteur, ils réclament l'acquisition d'un terrain et des travaux effectifs.
Les élus de gauche du canton de Strasbourg 2 à la Collectivité européenne d'Alsace, Fleur Laronze (PCF) et Damien Fremont (EELV) demandent une accélération du projet d'un futur collège à l'ouest de Strasbourg. Dans une lettre adressée, ce mercredi 22 mars 2023, à Nicolas Matt, vice-président en charge de la jeunesse et du sport à la CEA, ils demandent l'acquisition d'un terrain, et une date de lancement des travaux.
Depuis 2019, le projet est dans les tuyaux. À l'époque, des parents d'élèves et enseignants du collège Jacques Twinger de Koenigshoffen s'étaient mobilisés pour réclamer un second collège dans le secteur. La CEA avait alors mené une étude foncière pour la construction d'un futur établissement. "Des finances publiques ont été engagées et trois terrains ont été proposés pour son implantation", indique Fleur Laronze.
Les élus valident le choix d'une parcelle de terrain, selon le courrier, au sein du Parc des Poteries, rue Cerf Berr. Une réunion du comité de pilotage s'est ensuite réunie le 21 juillet afin de présenter des scénarios de travaux pour le lycée.
Depuis, les élus de gauche affirment "n'avoir eu aucune nouvelle" concernant l'avancée du projet. Une réunion présentant "un pré-programme des travaux" aurait dû avoir lieu, selon eux, en septembre 2022, mais a été annulée. "Moi et Damien Fremont sommes élus dans le secteur et nous connaissons l'urgence de la construction de ce collège, affirme Fleur Laronze, il faut que les choses s'accélèrent".
Sureffectif dans les collèges alentour
Le projet d'ouvrir un nouveau collège intervient dans un contexte tendu pour les établissements du secteur. Selon le rectorat, le collège Jacques Twinger devrait accueillir 637 élèves à la rentrée prochaine, pour une capacité de 600 places. "Il y a eu une absence d'anticipation de la CEA et des acteurs locaux, déplore l'élue PCF, de plus les chiffres du rectorat sont souvent sous-estimés et ne correspondent pas à la réalité".
Au collège Hans Arp à l'Elsau, classé REP+, le constat est "alarmant", selon Thomas Saettler, professeur de physique-chimie et représentant du syndicat SNES-FSU dans l'établissement. "En sept ans, nous sommes passés de 560 à 820 élèves, déplore l'enseignant, nous avons donc un problème de salles, car le collège n'est pas conçu pour autant de personnes".
Il y a de nombreuses difficultés auxquelles nous faisons face et avec autant d'élèves, c'est compliqué
Thomas Saettler, professeur au collège Hans Arp
L'équipe pédagogique attend avec impatience la construction de ce nouvel établissement dans l'ouest de Strasbourg. "Nous ne sommes parfois pas capables de gérer toutes les situations d'urgence. C'est un collège REP+, donc il y a de nombreuses difficultés auxquelles nous faisons face et avec autant d'élèves, c'est compliqué", alerte Thomas Saettler.
Un projet livré au plus tard en 2027
Contacté par France 3 Alsace, Nicolas Matt, vice-président en charge de la jeunesse et des sorts à la CEA, affirme que le courrier des élus de gauche n'est qu'un "coup médiatique". Le projet d'un nouveau collège à l'ouest de Strasbourg ne serait pas à l'arrêt, selon lui. "Les services de l'éducation travaillent sur le projet à un rythme avancé. Je suis surpris de ce courrier de mes deux collègues d'opposition qui n'ont jamais posé une seule question au sujet de ce collège lors de nos commissions thématiques", précise-t-il.
Le vice-président indique que la CEA construira le futur collège sur l'un des terrains dont ils sont propriétaire dans le secteur ouest. "Les travaux pourraient débuter en 2024 et s'achever en 2026-2027", ajoute-t-il.
Selon lui, l'inquiétude réside davantage dans d'autres projets d'établissements, notamment dans le secteur de Port du Rhin où les discussions entre la CEA, l'Eurométropole et la municipalité strasbourgeoise sont difficiles.